Une Norvégienne de 20 ans accuse cinq jeunes Toulousains de l'avoir violée collectivement à Bénidorm en Espagne, lors d'une soirée dans leur appartement de vacances. Mais après une audition devant le juge d'instruction de la ville, elle serait revenue sur sa première version des faits.
Cinq jeunes originaires de la commune de Blagnac près de Toulouse ont été interpellés ce mercredi 7 août en Espagne. Ils sont soupçonnés d'avoir violé en groupe une Norvégienne de 20 ans, dans la nuit de mardi à mercredi 7 août, dans un logement qu'ils avaient loué pour les vacances à Benidorm (station blanéaire espagnole). Les événements ont été révélés par la garde civile espagnole.
La victime présumée revoit sa version des faits
La jeune femme a déclaré aux enquêteurs avoir rencontré les 5 Toulousains sur l'application de rencontre Tinder. Elle les aurait alors rejoints chez eux avec une amie, avant de rester seule dans leur appartement de vacances. Dans un premier temps, elle a dit aux policiers espagnols avoir été violée ce soir là.Mais ce jeudi après-midi, devant le juge d'instruction de Benidorm elle aurait légèrement changé sa version des faits, selon Frédéric David, l'avocat d'un des suspects. La victime présumée ne serait plus certaine de pouvoir qualifier les faits de "viol". Elle, ainsi que ses agresseurs présumés, étaient alcoolisés au moment des faits, et elle aurait dit au juge ne plus savoir excatement ce qu'il s'est passé.
Frédéric David espère une libération des 5 toulousains après ce nouveau rebondissement.
"Un coup de communication"
Un gendarme français, de la section de recherche de Perpignan, a participé à l'arrestation policière des suspects le mercredi 7 août au matin. Il avait été affecté temporairement à Benidorm, dans le cadre d'un programme de collaboration franco-espagnole estivale (dispositif de protection des populations). Ce gendarme prête donc main forte à la garde civile espagnole, au sein de la commune festive et touristique de Benidorm (Alicante).Pour maître Frédéric David, cette affaire est "bizarrement", un coup de projecteur à cette "coopération judiciaire".
Maître Frédéric David explique que son client, comme les 4 autres suspects, conteste les faits. Selon lui, il y aurait probablement eu une relation sexuelle, mais consentie.C'est un dossier d'une banalité cruelle (...) C'est quelque chose qui se passe quotidiennement ou presque sur cette ville espagnole. (...) Tous les médias mettent en avant le gendarme de Perpignan. C'est un coup de com pour la coopération franco-espagnole. (...)
"Une soirée trop arrosée"
Pour ce même avocat, cette histoire est surtout celle d'une soirée trop arrosée "à la fois pour les garçons, comme pour la jeune femme".Son client vient d'obtenir un baccalauréat S et entre à la faculté cette année.
Ce sont des jeunes très insérés, pas des délinquants.
"Une nouvelle meute"
Les médias espagnols quant à eux, titrent sur "une nouvelle meute", en référence au viol collectif d'une jeune fille de 18 ans par 5 Espagnols à Pampelune (nord), en 2016.Cet événement avait engendré une grande mobilisation féministe en Espagne.
Pour l'heure, les 5 Toulousains, qui devaient rentrer en France ce mercredi, vont comparaître devant un juge d'instruction espagnol ce jeudi 8 août.