Quand le bus s'est couché sur le bas-côté mardi matin, la plupart des 21 passagers avaient bouclé leur ceinture de sécurité. La passagère qui a pris la situation en main avant l'arrivée des secours raconte.
"Je prends ce bus entre Revel et Toulouse une fois par mois et j'avoue que je ne mets pas toujours ma ceinture de sécurité mais cette fois je l'avais mise comme d'ailleurs la plupart des passagers".24 heures après l'accident de bus qui a fait 5 blessés légers à Caraman, entre Revel et Toulouse, l'une des passagères revient sur les circonstances et souligne l'intérêt que les ceintures de sécurité ont eu pour ceux qui se sont retrouvés dans cet accident, dont le bilan aurait pu être plus lourd.
Pas d'imprudence
"Avant toute chose, je veux dire que le chauffeur n'a pas fait d'imprudence, explique Emilie Sartorel. La route est assez étroite. Il a un peu roulé sur le bas-côté en terre qui était détrempé par les pluies de ces derniers jours et qui s'est effondré. Le bus s'est alors couché sur le côté. Heureusement, que le chauffeur n'a pas redressé trop violemment le véhicule sinon nous partions de l'autre côté et là, c'est la pente. Nous aurions fait des tonneaux et le bilan n'aurait pas été le même".Cette passagère a fait elle aussi preuve d'un grand sang-froid. Fille d'un chef de centre des pompiers, elle a pris les choses en main à bord du bus accidenté. "J'ai demandé à tout le monde de rester calme et que personne d'autre n'appelle les secours. J'ai alors pris mon téléphone et j'ai eu pompiers et le Samu au bout du fil. J'ai compté les passagers, recensé ceux qui semblaient blessés et je suis resté en contact avec les secours jusqu'à leur arrivée sur place, qui a été très rapide".
Le bus est couché sur le côté droit. Impossible donc de sortir par les portes. Il n'y a pas d'incendie ou de fumée toxiques. Les secours demandent donc à Emilie de garder tous les passagers à l'intérieur, jusqu'à leur arrivée. Emilie s'occupe d'une sexagénaire qui a un pouls faible, choquée par l'accident, d'une jeune fille qui souffre d'une entorse au genou. Et de deux enfants qui se plaignent du ventre.
Les enfants sauvés par la ceinture
"Les enfants étaient assis côté gauche. Ils avaient donc mal au ventre du fait de la ceinture qui serrait leur abdomen, alors qu'il pendaient dans le vide. Mais en même temps c'est la ceinture qui a empêché qu'ils soient plus gravement blessés. Sans ceinture, ils auraient "volé" vers les sièges de droite, auraient pu se faire très mal et blesser d'autres passagers dans leur chute".L'évacuation du bus se passe dans le calme. D'importants moyens ont été envoyés sur place (photo ci-dessus), dont un hélicoptère, au cas où. Quand tout le monde est sauf, Emilie Sartorel est alors félicitée par les secours pour son sang-froid et son attitude solidaire. "Tout le monde est venu me voir pour me remercier et me féliciter. J'avoue que ça fait plaisir et que je suis fière de ce que j'ai fait".
Une enquête a été ouverte par les gendarmes qui ont entendu le chauffeur et certains passagers ce mercredi matin. Finalement, il n'y a pas de graves blessures. "La ceinture de sécurité dans le bus, on se dit que ce n'est pas important, conclut Emilie. Maintenant, je sais que ça l'est".