Divergence de vue au capital de la société de gestion de l'aéroport : après l'arrivée de l'actionnaire principal chinois, département de la Haute-Garonne et ville de Toulouse n'ont pas la même idée de ce que doivent devenir les derniers 10 % des parts détenus par l'Etat.
Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc (UMP) a dit mercredi préférer "s'assurer" que l'État ne cède pas les 10,01% qu'il détient encore dans l'aéroport plutôt que de les racheter, comme le propose le Département.
"La question aujourd'hui est moins de savoir si nous devons racheter les parts de l'État mais plutôt de s'assurer que celui-ci ne les vende pas", estime Jean-Luc Moudenc, en réponse au courrier que lui a adressé le président du Conseil départemental de la Haute-Garonne, Georges Méric (PS).
Ce dernier a cédé 49,99% d'ATB à un consortium chinois regroupé sous la holding baptisée Casil. La cession prévoit la possibilité pour l'État de vendre aux Chinois les 10,01% qu'il détient encore dans un délai de trois ans, mais le gouvernement a récemment certifié ne pas en avoir l'intention.
Cette privatisation partielle a suscité une vive opposition des riverains et des actionnaires locaux qui craignent un accroissement des nuisances en raison de l'ambitieux plan de développement proposé par le nouvel actionnaire de référence.
Le consortium chinois entend faire passer le trafic toulousain de quelque 7,5 millions actuellement à 18 millions d'ici à 2046.
"Il n'est de toute façon pas possible de racheter lesdites parts, puisqu'elles... ne sont pas à vendre ! Au moment où le gouvernement baisse de manière brutale ses dotations aux collectivités et nous met en difficulté, devons-nous, en plus, engager 61 millions d'euros dans ce rachat au seul bénéfice de l'État ? J'avoue mon extrême perplexité", s'interroge le président de Toulouse Métropole.
Parallèlement à une éventuelle cession des 10,01% encore détenus par l'État, les actionnaires chinois sont disposés à rétrocéder à des actionnaires locaux 16 des 49,99% qu'ils détiennent actuellement, avait confirmé le 5 mai Anne-Marie Idrac, ancienne secrétariat d'État aux Transports nommée à la tête du Conseil de surveillance d'ATB