Ce vendredi 22 février, trois syndicats du département ont demandé la mise sous séquestre des actions de Casil Europe, qui détient 49,9% des parts de l'aéroport Toulouse-Blagnac. Ils cherchent à empêcher le consortium chinois de les revendre.
Le bras de fer est lancé entre les organisations syndicales et Casil Europe. En effet, ce vendredi, la CGT 31, la FSU 31 et Solidaires 31 ont demandé à la justice de bloquer les actions détenues par le consortium chinois dans l'aéroport Toulouse-Blagnac.
200 millions de plus-value
L'objectif est clair: l'empêcher de revendre ses parts à un autre groupe privé vers mai 2019. L'annonce de cette cession par Casil en janvier avait notamment provoqué l'ire des collectivités locales, qui jugeaient que les actionnaires chinois avaient récupéré trop de bénéfices, comparé aux investissements effectués dans l'aéroport. Stéphane Borras, délégué syndical CGT, critique vivement la gestion du consortium :La holding avait déboursé 308 millions d'euros pour acquerir 49,9% du capital, alors que sa mise en vente est estimée à 500 millions d'euros. Soit une plus-value de 200 millions d'euros. Pour Stéphane Borras, cette hausse exponentielle est suspecte :C'est un fond rapace. Ce n'est pas un gestionnaire d'aéroport.
Comment un aéroport à 300 millions d'euros peut se vendre 500 millions quatre ans après ? C'est 60% de bénéfice sur le capital, c'est énorme. Donc nous pensons qu'il a été sous-vendu par l'État.
Audience le 13 mars
Les organisations syndicales, par l'intermédiaire de Me Christophe Lèguevaques ont donc obtenu que Casil Europe, l'État français, la région Occitanie, le département de la Haute-Garonne et Toulouse Métropole soient entendus par la justice lors d'une audience le 13 mars prochain. À l'issue de celle-ci, le juge décidera s'il accepte de mettre sous séquestre les actions du groupe.La holding chinoise devra d'ailleurs se présenter une première fois devant la justice le 11 mars. En effet, les syndicats, mais aussi un collectif de riverains avaient demandé l'annulation de la vente des parts de l'État à Casil qui a eu lieu en 2014. D'autant que la cour des Comptes avait vivement critiqué cette privatisation. Quoi qu'il en soit, Casil devra répondre d'une partie de ses actes devant la justice le mois prochain.