Airbus prend une participation majoritaire dans le programme C-Series du canadien Bombardier. Ce rapprochement sur le marché de l'aéronautique civile, annoncé dans la nuit de lundi à mardi, intervient au moment où le groupe canadien est soumis à une forte pression des Etats-Unis.
Boeing vit mal cette allianceLes Etats-Unis ont imposé des droits préliminaires de 220% sur ce type d'avions importés sur leur sol, ainsi qu'une taxe antidumping de 80%.
Boeing accuse Bombardier de fabriquer ces avions grâce à des subventions publiques et de les avoir vendus à perte à Delta Air Lines.
Interrogé par l'AFP, un responsable de Boeing a indiqué que ce rapprochement ressemble à "un accord discutable entre deux compétiteurs dépendant grandement des subventions de l'Etat pour contourner" les récentes décisions américaines d'imposer des droits compensatoires et antidumping à la Cseries.
Pas d'argent mais de la force commerciale
Airbus concrétise son investissement dans la CSeries sans injecter d'argent frais dans le programme, mettant plutôt à contribution sa force de frappe commerciale dans le monde, ce qui va permettre de dégager d'importantes économies de coûts sur la production de l'avion.
"Ceci est un accord gagnant-gagnant pour tout le monde!", a déclaré le PDG d'Airbus, Tom Enders, dans un communiqué commun. "Je n'ai pas de doute que notre partenariat avec Bombardier va gonfler les ventes et la valeur de ce programme énormément."