L'Etat-actionnaire est "totalement vigilant" concernant les enquêtes qui visent le groupe Airbus notamment pour des affaires de corruption, et la justice doit "apporter toutes les informations nécessaires", a déclaré le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire.
Le groupe aéronautique est sous le coup d'enquêtes du Parquet national financier (PNF) en France et du Serious fraud office (SFO) en Grande-Bretagne pour des irrégularités sur des transactions, faits qu'il avait lui-même dénoncés en 2016. Il est aussi visé par deux autres enquêtes en Autriche et en Allemagne autour de la vente d'avions de combat de type Eurofighter à Vienne.
"Nous avons déjà pris nos responsabilités. Le jour où j'ai été nommé ministre, j'ai été informé des allégations de paiements illicites de la part d'Airbus dans le cadre de contrats à l'étranger", a indiqué le ministre.
"J'ai donc convoqué immédiatement le président du conseil d'administration Denis Ranque pour lui demander de faire toute la transparence sur ce sujet vis-à-vis de l'Etat actionnaire, de m'apporter toutes les informations et surtout de me proposer un plan d'actions pour remédier à ces difficultés si ces difficultés étaient confirmées", a-t-il ajouté.
"M. Ranque m'a remis il y a quelques jours des propositions allant dans ce sens", a précisé le ministre.
Bruno Le Maire a souligné qu'"avec le président (Emmanuel Macron), nous sommes totalement vigilants sur ce qu'il se passe chez Airbus, industrie essentielle pour la France et pour l'Europe de manière générale. Le rôle de l'Etat actionnaire, c'est de s'assurer que derrière ces allégations, il n'y pas de réalité, que tout est sous contrôle, que l'entreprise agit conformément aux règles essentielles du commerce et de la loi".
"Nous devons éviter que quelque comportement délictueux puisse se produire à l'intérieur d'Airbus. Maintenant l'affaire est dans les mains de la
justice, c'est à la justice de trancher et d'apporter tous les éléments d'information nécessaires", selon lui.
Le conseil d'administration d'Airbus avait pour sa part réaffirmé jeudi son plein soutien à Tom Enders, le président exécutif allemand du groupe aéronautique.
Tom Enders figure parmi les les personnes visées par l'enquête sur la vente des 18 avions de combat Eurofighter en 2003. A l'époque, il dirigeait la branche défense du groupe Airbus.