Les syndicats d'Airbus ont obtenu une hausse salariale de 2,8% en France, une des plus fortes de l'aéronautique, mais ont échoué à faire revoir à la baisse le plan de suppressions de postes
"Nous avons voulu prendre en compte les efforts réalisés par nos salariés avec 688 appareils livrés l'an dernier", a déclaré à l'AFP Marc Jouenne, directeur des ressources humaines chez Airbus en France.Cette hausse est supérieure à celle de 2016 et 2015 (2,6%) et se situe au-dessus de la moyenne de "2,2 - 2,3%" accordée par les entreprises du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), selon M. Jouenne.
26 000 salariés concernés
L'accord a été signé par les trois principaux syndicats au sein de l'entreprise (FO, CFE-CGC et la CFTC), ont indiqué ces derniers.
Il concerne les quelque 26.000 salariés français de la division aviation commerciale (70% de l'activité du groupe européen). L'intéressement et la participation ont été fixés à 3.800 euros en moyenne, a précisé M. Jouenne.
Satisfaction des syndicats
"C'est un bon accord", s'est félicité Jean-Marc Escourrou, secrétaire FO. "Les salariés ont beaucoup donné pour sortir les appareils", a-t-il rappelé.
"On va avoir une des politiques salariales les plus belles de France", s'est réjoui Olivier Esteban, délégué central à la CFTC. "Nous sommes dans le très haut panier du Gifas", a abondé Fabrice Nicoud, son homologue au sein de la CFE-CGC.
Toujours 1164 suppressions de poste
Les syndicats n'ont en revanche pas réussi à faire bouger la direction sur le plan de suppression de 1.164 postes au sein du groupe, dont 546 en France, sur 136.600 dans le monde. Les négociations sont terminées en France, permettant une entrée en vigueur comme prévu le 1er juillet, a indiqué le DRH d'Airbus France.
"Il n'y a pas eu d'évolution sur le nombre des suppressions", a indiqué M. Nicoud. "Nous avions espéré pouvoir conserver plus de personnes sur la région parisienne" après la fermeture du site de Suresnes, prévu à la mi-2018, a-t-il ajouté.
Les salariés concernés ont jusqu'à mi-2018 pour accepter ou non les transferts et les mesures d'accompagnement incluses dans le plan.Cette unité emploie environ 350 salariés à qui il est proposé un transfert vers Toulouse.
"On n'acceptera aucun licenciement sec", a averti M. Esteban.
Gemini consiste à fusionner à Toulouse le siège de la branche d'aviation commerciale et celui du groupe, pour faire naître une nouvelle entité, simplement baptisée Airbus.