Plusieurs milliers de salariés d'Airbus ont commencé mercredi 8 juillet à manifester dans l'enceinte du groupe, à la périphérie de Toulouse, contre le plan de suppression d'emplois annoncé par l'avionneur. Ce plan menace 5 000 postes en France dont plus de 3 500 à Toulouse.
A l'appel des trois principaux syndicats, FO, CFE-CGC et CFTC, les salariés, massés derrière une banderole proclamant "Non aux licenciements" doivent traverser en les longeant les pistes de l'aéroport pour gagner le siège de l'avionneur, où une délégation doit être reçue par des membres de le direction."Nous voulons envoyer un message fort mais pas déclarer la guerre", a précisé à l'AFP Florent Veletchy, délégué syndical central à Airbus de la CFTC, 3è syndicat de l’avionneur.
#Airbus_Avions Toulouse #Intersyndicale #CFE_CGC CFTC FO #8400 employés réunis afin de préserver leurs emplois. #PSE pic.twitter.com/KxIChBbx8G
— Eliane LeBeL (@cqfd2d) July 8, 2020
Des négociations se sont ouvertes entre la direction et les syndicats, pour qui la ligne rouge est "zéro licenciement sec". Une option qui n'a pas été exclue par la direction du groupe. Le trio syndical compte sur les départs anticipés, volontaires, une activité partielle longue durée et des dispositifs de formation, pour diminuer le périmètre du plan, prévu pour entrer en vigueur d'ici l'été 2021.
Selon M. Veletchy, "on peut aller plus loin" que le chiffre de 1 500 postes qui pourraient être sauvés en France si l'Etat y contribue, chiffre avancé la semaine dernière dans un entretien à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel par le patron d'Airbus Guillaume Faury.
La dernière mobilisation d'ampleur des salariés d’Airbus à Toulouse, où le groupe et ses filiales emploient 25 000 salariés, remonte à 2010, quand une grève tournante avait été lancée après l’annonce de primes de participation jugées dérisoires et finalement réévaluées. Des manifestations doivent aussi être organisées à Saint-Nazaire et Nantes, deux autres sites du groupe frappés de plein fouet, avec plus d'un millier d'emplois menacés par le plan de coupes qui concerne aussi la filiale Stelia Aerospace d'Airbus.
Une autre manifestation, cette fois à l'appel de la CGT est prévue jeudi entre le siège d'Airbus et l'aéroport, dans le cadre d'une journée d'action de soutien à la filière aéronautique, qui emploie 90 000 personnes dans l'ex-région Midi-Pyrénées.