Après 10 ans de voyage, le réveil de la sonde Rosetta

La sonde doit se réveiller en fin de journée ce lundi après un long voyage de 10 années vers a comète 67P/T-G. Plusieurs laboratoires et entreprises toulousaines participent au projet. 

La sonde européenne Rosetta a accompli depuis 2004 un périple de 7 milliards de km, un tango cosmique qui lui a fait faire cinq fois le tour du Soleil pour parvenir au rendez-vous avec la comète qu'elle doit commencer à étudier cet été.

Cette mission sans précédent a été approuvée voici plus de 20 ans par l'agence spatiale européenne (ESA). Rosetta avait initialement rendez-vous avec une autre comète, 46P/Wirtanen, en 2011. Mais en raison de problèmes rencontrés par les premières fusées Ariane 5, décision avait été prise de repousser le tir et de changer de cavalier, choisissant cette fois-ci la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko.

Pour rentabiliser le programme scientifique, d'un coût d'environ un milliard d'euros, Rosetta a également valsé brièvement avec deux astéroïdes qui croisaient sa route, d'abord Steins puis l'énorme Lutetia, ce qui a permis de tester une partie des instruments embarqués à bord et de récolter des données précieuses pour les astronomes.

Un carnet de bal bien rempli attend encore la sonde, grosse "boîte" de 12 m3 et de trois tonnes, après son réveil ce lundi. Elle doit notamment envoyer très délicatement son module Philae se poser à la surface de la comète en novembre 2014. Laboratoire miniaturisé d'une centaine de kg seulement, 
Philae doit notamment fournir les premières images prises à la surface d'une comète et forer la surface pour en analyser des échantillons.

Rosetta restera à danser ainsi aux abords de 67 P/Tchourioumov-Guérassimenko durant plus d'un an, jusqu'en décembre 2015, pour l'étudier sous toutes les coutures et voir comment cette masse de glace cosmique réagit en s'approchant du Soleil.

Un réveil à suivre en direct à Toulouse
L'université Toulouse III-Paul Sabatier organise ce lundi au bâtiment administratif de l'université (entrée libre) expos et conférences pour suvire en direct le réveil de Rosetta. 
  • 10h à 19h30, en continu : Exposition des maquettes Rosetta et Philae (échelle 1/4), rencontres, animations et suivi en permanence des opérations de réveil
  • 10h à 12h et 14h à 16h : Accueil de classes de Terminales du Lycée Bellevue, du Lycée Fermat de Toulouse et du Lycée de l’espace de Saint-Orens, visite de l’exposition et des animations.
  • 17h30 à 19h30 : Suivi en direct des opérations de réveil et présentation de la mission Rosetta avec une alternance entre les directs en provenance du centre de contrôle des missions de l’Agence spatiale européenne à Darmstadt (ESOC), et les présentations de la mission par des scientifiques et des ingénieurs. Seront notamment présents Philippe Gaudon, chef de projet au CNES des contributions françaises à Rosetta, des scientifiques de l’IRAP qui sont responsables d’expériences à bord et d’Olivier Sanguy, rédacteur en chef du site d’actualité spatiale de la Cité de l’espace (www.enjoyspace.com), envoyé spécial à Darmstadt.
Plusieurs labos toulousains participent à cette mission Rosetta : 
  • L'IRAP-OMP, Unité mixte de recherche de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, est fortement impliquée dans cette mission de l'Agence Spatiale Européenne, l'une des plus ambitieuses de l'histoire de l'exploration spatiale, tant pour la partie instrumentale que pour le programme scientifique. On notera sa participation aux charges utiles de l'orbiteur (conception de l'électronique de gestion du spectromètre des gaz neutres et ionisés ROSINA (Rosetta Orbiter Spectrometer for Ion and Neutral Analysis), contribution à l'élaboration du sondeur hyper-fréquence CONSERT) et de l'atterrisseur (essais du spectromètre X, alpha et protons APXS).
    Plus précisément, l'instrument ROSINA sera chargé de déterminer la composition de l'atmosphère et de l'ionosphère de la comète, les vitesses des particules de gaz ionisées ainsi que les réactions chimiques dans lesquelles elles sont impliquées ; CONSERT (Comet Nucleus Sounding Experiment by Radiowave Transmission) sondera l'intérieur de la comète en étudiant la réflexion et la diffusion des ondes radio par le noyau ; APXS (Alpha X-ray Spectrometer) déterminera la composition chimique de surface du noyau de la comète.
  • L’Agence spatiale européenne est en charge d’assurer et de développer, à des fins exclusivement pacifiques, la coopération entre États européens dans les domaines de la recherche et de la technologie spatiale et de leurs applications spatiales. L’ESA est responsable de très nombreuses missions dédiées à la connaissance du système solaire et de l’univers. Elle coordonne la mission Rosetta dans son ensemble.
  • Le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) est l’établissement public chargé de proposer au gouvernement la politique spatiale française et de la mettre en œuvre au sein de l’Europe. Il conçoit et met en orbite des satellites et invente les systèmes spatiaux de demain ; il favorise l’émergence de nouveaux services, utiles au quotidien. Le CNES est à l’origine de grands projets spatiaux, lanceurs et satellites, qu’il fait réaliser par l’industrie. Il s’entoure également de partenaires scientifiques et est engagé dans de nombreuses coopérations internationales.
    La partie la plus spectaculaire de la mission Rosetta sera une première : se poser sur une comète, objet imprévisible par excellence. Les équipes du CNES participeront à cet atterrissage à haut risque. Elles dirigeront, depuis le SONC* à Toulouse, les opérations scientifiques de l'atterrisseur Philae développé et opéré sous la maîtrise d'œuvre du DLR.
  • Airbus Defence and Space est une division du groupe Airbus, née du regroupement des activités d’Astrium, Airbus Military et Cassidian. Cette nouvelle division est le numéro un européen de l’industrie spatiale et de la défense, le numéro deux mondial de l’industrie spatiale et fait partie des dix premières entreprises mondiales du secteur de la défense. Elle réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 14 milliards d’euros avec un effectif de quelques 40 000 employés. Au sein d’Airbus Defence and Space, la business line Space Systems (anciennement Astrium) est maître d’œuvre de Rosetta.

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