Pour sa 5ème édition, la Résidence 1+2 "Photographie & Sciences" présente, ce 9 octobre, son expo à la Chapelle des Cordeliers, à Toulouse.
1 "confinement artistique", 2 mois, et 3 photographes qui travaillent avec des scientifiques pour accoucher de leurs projets respectifs.
Comme chaque année depuis 5 ans, la résidence 1+2 a choisi pour son expo "Photographie et Sciences" trois photographes, un de renommée internationale et deux photographes émergeants.
Un programme assez inédit qui croise le monde de l'art et celui de la science. C'est ce à quoi ont goûté pendant deux mois Emeric Lhuisset, Coline Jourdan et Lucia Peluffo, les lauréats du cru 2020.
Le mariage de l'art et la science pour ouvrir les consciences
L'ambition de l'exposition est notamment de :- rendre visible en photo ce que l'oeil ne perçoit pas d'emblée, comme la pollution d'une rivière par exemple.
- donner matière au grand public pour comprendre les changements planétaires liés à l'activité humaine.
- susciter l'envie de réfléchir à de nouvelles pratiques dans notre quotidien.
- inviter le visiteur à agir à son niveau.
Une marraine pour guider les photographes
Catherine Jeandel, océanographe, géochimiste et directrice de recherche au CNRS, est la marraine de l'édition 2020. Elle a travaillé en étroite relation avec les différents artistes ces derniers mois. Pour elle, l'intérêt de ce croisement de deux mondes est évident."Il n'est pas aisé pour les scientifiques de faire passer leurs messages parfois perçus comme perchés par les non-initiés. Les artistes sont des révélateurs" car pour être comprise, la production scientifique gagne à être transformée en émotion et en ressenti.
Dans les deux approches, nous sommes à la fois des chercheurs et des créateurs. Nous sommes des explorateurs d'une idée que l'on met en musique et qu'il faut rendre visible et audible aux yeux du grand public.
Cette complémentarité, Lucia Peluffo la fait ressortir avec sa série de photos intitulée "une tentative d'équilibre".
Son travail s'est concentré sur le corps humain, le sien en particulier. Avec l'aide des scientifiques, les cellules de son corps deviennent une photographie artistique.
Emeric Lhuisset, un photographe engagé
A la veille de la présentation de leur travail commun, tous en conviennent, artistes et scientifiques se comprennent et s'apportent mutuellement. C'est ce que confirme Emeric Lhuisset, photographe reconnu internationalement. L'artiste est engagé et sa démarche se veut participative.Quand on lui a proposé cette collaboration, cet artiste, formé également en géopolitique, a tout de suite vu du sens dans ce projet. En pleine période de pandémie et de confinement, inspiré par le silence qui fige nos villes, il donne naissance à son projet intitulé "le bruit du silence" qui fait la part belle à la question du changement climatique.
Je souhaitais travailler sur la question de la protection de la planète et créer un symbole qui fédérerait les luttes pour la protection de la planète. J'ai choisi un drapeau bleu, avec un cercle découpé au milieu, pour représenter notre planète. Je voulais le photographier dans des lieux symboliques.
De la même manière, l'artiste a travaillé sur le plastique, plus spécifiquement sur le sac plastique, qui est pour lui le "marqueur temporel d'une période révolue". Il a ainsi scanné un sac en plastique et l'a imprimé en 3D ... en céramique.
L'idée était de faire un clin d'oeil aux sacs plastiques de l'Antiquité, les amphores. Il y avait des décharges d'amphores à l'époque des Romains!
Le vernissage de l'expo a lieu ce vendredi 9 octobre à 18h30, en présence des artistes et de leur marraine. Elle est visible jusqu'au 1er novembre 2020, à la chapelle des Cordeliers (13 rue des Lois, metro Capitole).