Depuis les attentats de Paris et Bruxelles, une question lancinante taraude les autorités : comment renforcer la sécurité dans les gares et les aéroports, ces lieux de grands passages ? Etat des lieux des dispositifs en vigueur.
Paris, le 13 novembre 2015. Bruxelles, le 22 mars 2016.
Depuis ces attentats sans précédents dans les deux capitales européennes, les gares et aéroports de l'Hexagone sont sous tension. Mercredi, un colis suspect et la constatation de la dégradation d'un matériel sur les pistes ont provoqué l'évacuation de l'aéroport de Toulouse. Et une pagaille monstre.
Une question obsède les pouvoirs publics : comment renforcer la sécurité dans ces lieux où transitent des milliers de personnes chaque jour ?
En Midi-Pyrénées, les patrouilles ont par exemple été renforcées depuis le 13 novembre dernier.
122 militaires ont été déployés sur l'agglomération toulousaine et des patrouilles mixtes (police/gendarmerie) ont été mises en place.
Plus de 100 personnes ont également été affectées à la sécurité de l'aéroport de Toulouse-Blagnac : 55 CRS et 45 policiers et gendarmes.
Dans les Hautes-Pyrénées, la Préfecture a également acté un renforcement des mesures de sûreté sur le site de l'aéroport de Tarbes-Lourdes, lieu de passage important du fait des pélerinages dans la cité mariale.
Dès le 22 mars, les gendarmes du peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie de Tarbes sont venus renforcer la brigade de gendarmerie des transports aériens. 4 gendarmes contrôlent les flux d'entrée dans l'aéroport ainsi que ses abords.
Ces effectifs seront prochainement renforcés par un équipage de la BGTA de Toulouse avec un chien spécialisé dans la détection d'explosifs.
Les gares de Tarbes et Lourdes font l'objet de la même surveillance par les effectifs de la police nationale avec des contrôles sur tous les trains.
Malgré tout, à ce jour, aucun contrôle n'est obligatoire pour pénétrer dans les aérogares. Mais ceci pourrait changer. La Préfecture de Haute-Garonne n'exclut pas en effet de mettre en place des zones de filtrage. Même si pour certains spécialistes, une telle décision est à double tranchant car les filtrages créeraient des files d'attente à l'extérieur, déplaçant ainsi le problème à l'extérieur et provoquant des rassemblements susceptibles de représenter des cibles.
Pour Jean-Claude Tasca, qui a dirigé pendant vingt ans la police de l'air et des frontières à l'aéroport de Toulouse, il faut surtout apprendre à identifier les comportements et individus suspects pour faire face à la menace terroriste. De nouveaux outils pourraient être développés, qui permettraient de détecter un niveau anormal de stress chez les individus.
En attendant, les forces de l'ordre doivent recevoir de nouveaux équipements pour faire face aux armes lourdes des terroristes.
Les pouvoirs publics soulignent que toutes ces mesures de prévention doivent être complétées par la vigilance de chacun.
Voir ici le reportage de Cécile Fréchinos et Eric Foissac, de France 3 Midi-Pyrénées :