Avec l’été, les mises à la rue des familles logées en hébergement hôtelier se multiplient dans le bassin toulousain

Depuis le début des vacances scolaires d'été, des mises à la rue de familles avec de jeunes enfants ont eu lieu à Toulouse et dans de proches communes. Une situation qui fait réagir les associations locales qui oeuvrent pour le droit au logement dans la Haute-Garonne.

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L’école Alain-Savary de Colomiers (Haute-Garonne), Georges-Lapierre à Tournefeuille (Haute-Garonne), Juncasse à Toulouse (Haute-Garonne), les collèges Lamartine, Fermat, les lycées Deodat, Hélène-Boucher à Toulouse : la liste est trop longue pour RESF 31 (Réseau Education Sans Frontières de la Haute-Garonne) et l’association DAL 31 (Droit au Logement 31). Ces deux collectifs dénoncent les « mises à la rue sèches » de familles et de jeunes enfants « qui se sont multipliées à Toulouse et dans de proches communes alors que l’été est déjà bien entamé ».

Les concernés sont des familles logées en hôtel, souvent depuis plusieurs mois qui avaient, temporairement, un toit. Malgré une situation précaire et un quotidien difficile, leurs enfants étaient scolarisés.

"Nous souhaitons que la préfecture examine ces dossiers avec bienveillance"

Les profils des personnes à qui il a été demandé de quitter les hôtels où ils étaient hébergés sont variés : en sus des familles, s’ajoutent des femmes isolées victimes de violences conjugales et des personnes sans domicile fixe.

« Concernant les familles, ce sont des personnes étant sur le sol français depuis 4-5 ans, se trouvant dans des dispositifs d’intégration, apprenant le français, dont les enfants sont scolarisés, qui font du bénévolat : des preuves d’intégration qui sont demandées dans les dossiers de régularisation de séjour. Elles se retrouvant malgré tout à la rue. Nous souhaitons que la préfecture examine ces dossiers avec bienveillance »

Annie Latapie, membre de RESF 31

« Nous sommes très inquiets. Ces enfants et adolescents doivent être relogés, il est inimaginable qu’ils redémarrent l’école à la rentrée sans qu’ils aient un toit sur la tête », poursuit-elle.

 

Disparus des radars

Depuis deux semaines, le RESF 31 et le DAL 31 sont alertés par des chefs d’établissements d’écoles, collèges et lycées du bassin toulousain témoignant de la « sortie du dispositif » - comprendre « la disparition des radars » - de certains élèves se trouvant dans ces situations, alors que la fin des cours a sonné et que l’été a démarré. A la rue, sans proposition de relogement.

Ces établissements scolaires, la communauté éducative, des citoyens et associations se sont montrés solidaires et ont temporairement suppléé aux besoins d’hébergement des enfants et de leurs familles en trouvant des solutions de mise à l’abri, qu'ils ont prises en charge en leur payant directement des nuits d’hôtel. Ce dispositif spontané n’étant pas tenable dans la durée, ces familles et enfants se trouvent à présent dans la rue.

Il s’agit précisément de 13 enfants et leurs parents, soit une quarantaine de personnes qui se retrouvent sans logement depuis le début de l’été, selon des chiffres communiqués par le RESF 31 et le DAL 31.

Un bébé de 9 mois sous une tente

Le réseau de citoyens RESF et les militants du Droit Au Logement haut-garonnais rappellent que « la mise à l’abri est inscrite dans la Convention Internationale des Droits des Enfants (CIDE)signée par la France ».

« Aujourd’hui à la rue, ils sont moins proches de leur environnement quotidien et de leur école, qui permettent de savoir où se trouvent les familles. Par exemple, il y a 3 jours, une famille est sortie du dispositif hôtelier où elle était hébergée avec un bébé de 9 mois et une lycéenne. Depuis, elle se trouve dans les environs des quartiers toulousains Reynerie et Bellefontaine, où elle a trouvé refuge sous une tente dans un parc, dans l’espoir d’une autre solution de logement ». En attendant, la famille appelle tous les jours le Samu social au numéro 115, numéro d’urgence destiné à toutes les personnes se trouvant dans la rue.

Les RESF et DAL 31 demandent à la préfecture de la Haute-Garonne de « retrouver le chemin de l’humanité pour ces familles et enfants, quelle que soit leur situation administrative. Les mises à la rue « sèches » doivent cesser, les familles ne peuvent être contraintes à vivre un été sans toit et doivent être relogées », déclarent les deux collectifs.

L’article L345-2-2 du Code de l’action sociale et des familles précise que « toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ».

Cet article note également que « relèvent du dispositif d’hébergement d’urgence les personnes ou familles qui, en l’absence de réponse immédiate de ce dispositif, pourraient se retrouver en situation de danger ».

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