En avril, une jeune femme avait été placée en garde à vue et tous ces colocataires avaient été entendus en audition libre pour avoir installé une banderole "Macronavirus, à quand la fin ?" sur leur maison. Il n'y aura finalement aucune poursuite engagée contre eux, indique le procureur de Toulouse.
Ils risquaient d'être poursuivis pour outrage à personne dépositaire de l'autorité publique. Sept habitants du quartier de la Roseraie s'étaient vus convoqués au commissariat de Toulouse fin avril pour avoir affiché une banderole "Macronavirus, à quand la fin ?" sur le mur extérieur de leur maison. Il n'y aura finalement aucune poursuite contre eux. Et l'enquête est clôturée, dit le procureur de Toulouse.
Une banderole inspirée par Charlie Hebdo
Avec ses six colocataires, Raphaëlle (prénom d'emprunt) voulait "dénoncer et questionner la population sur la gestion de la crise sanitaire due au Covid-19". Alors, fin mars, ils avaient affiché une banderole sur le mur extérieur de leur maison, dans le quartier de la Roseraie à Toulouse. "Macronavirus, à quand la fin ?" interrogeait le drap tendu. Un slogan inspiré d'une "Une" publiée fin janvier par Charlie Hebdo.Cela leur a valu une convocation au commissariat de Toulouse. Le 24 avril dernier, Raphaëlle était placée en garde à vue pendant 4 heures. Quelques jours plus tard, ses 6 colocataires étaient entendus à leur tour, en audition libre cette fois.
Le procureur de la République de Toulouse, Dominique Alzéari, précisait alors qu'une enquête était ouverte pour outrage à personne dépositaire de l'autorité publique. Il indique ce lundi que l'affaire est clôturée, sans "aucune poursuite engagée en l’état".
De nombreux soutiens
La ligue des droits de l'Homme de Toulouse, qui s'était saisie de l'affaire avec un collectif d'associations, partis politiques et syndicats, salue ce lundi "une victoire pour la liberté d'expression et la vigilance citoyenne".Elle indique dans un communiqué qu'elle "demeurera néanmoins extrêmement vigilante à l'égard de toute forme d'atteinte à la liberté d'expression, le libre débat et les polémiques étant constitutifs de l’un des fondements de toute société démocratique".
Cette "affaire" intervenue en plein confinement, alors que toute manifestation était interdite en France, a susité beaucoup de réactions indignées. Partout en France et sur les réseaux sociaux, des banderoles "Macronavirus" ont surgi en soutien à ces jeunes gens inquiétés pour avoir "simplement délivré un message".