"Une crise sans précédent pour l'équitation". Ces mots sont ceux du comité régional d'équitation d'Occitanie. Avec l'interdiction de recevoir du public, les structures sont, pour certaines, au bord de la faillite. Reportage dans un centre équestre de Colomiers, dans la banlieue toulousaine.
Les chevaux gambadent librement dans ces champs situés dans l'agglomération toulousaine. Bien loin de se douter des tracas que rencontre leur propriétaire, depuis le début du confinement. Aujourd'hui, leurs rateliers sont plein de foin. Mais pour combien de temps ?
Le bien-être animal est une philosophie au centre équestre Le Teinturier de Colomiers. Normalement, en cette période de vacances de Pâques, le centre fourmille. C'est la pleine période de stages équestres. Mais cette année avec le confinement tout a été annulé. Les soixantes chevaux sont donc en congés.
Ici, il n'y a pas d'animal en pension, donc pas d'autre source de revenus que les cours pour Xavier De Rodez, le propriétaire. Et aujourd'hui, il arrive à court de nourriture.
"Je ne cède jamais"
Malgré ses 11 hectares de terre utilisées pour la culture du fourrage, les stocks sont au plus bas. Il ne lui reste qu'à peine de quoi tenir un mois. A 75 ans, le propriétaire du centre équestre ne veut pas baisser les bras : "Nunca cedo", "je ne cède jamais", une devise qu'il ne cesse de répéter à ses élèves.
Alerté par la situation, un ami de Xavier de Rodez a lancé une cagnotte en ligne pour l'aider à récolter des fonds pour payer le fourrage de ses animaux et la paille pour les litières en attendant le déconfinement."Je ne veux pas céder, je veux lutter, car eux, ils le méritent, confie-t-il en jetant un regard sur ses animaux. Me dire que ça pourrait s'arrêter, ça me fait mal. Je me dois d'être optimiste."
Des mesures gouvernementales insuffisantes
Ces situations sont loin d'être isolées. Dans un communiqué, le comité régional d'équitation d'Occitanie par la voix de son président Jacob Legros décrit "une crise sans précédent pour l'équitation". Malgré la fermeture au public, les structures ont l'obligation de continuer les soins des animaux. Il existe un "risque de cheptels voués à l'abandon et à la malnutrition suite au manque de trésorerie des clubs."
L'absence de trésorerie de nombre de centres est également souligné par le comité et la "TVA inadaptée" étant considéré comme "facteur aggravant".
Le comité demande par ailleurs la création d'un fonds équitation pour sauver les structures équestres de la faillite.Les mesures gouvernementales ne suffiront pas, elles ne sont pas adaptées à nos problématiques coûteuses.
Le reportage d'Ophélie Le Piver et de Xavier Marchand
Un numéro vert pour les structures en difficulté
Un numéro vert d’assistance aux structures d’Occitanie a été mis en place par le Comité Régional d'Équitation d'Occitanie :- 0805 386 456
Pour expliquer les mesures gouvernementales, accompagner au montage des dossiers, ou s'informer de ses droits et démarches.