Des chercheurs toulousains qui menaient depuis le mois de mars une étude sur la transmission du virus Zika viennent de démontrer qu'il existe deux modes de transmission de la mère au foetus. Leur étude vient d'être publiée dans Scientific Reports, le journal en ligne de la revue scientifique Nature.
On savait déjà que le virus Zika se transmettait de la mère à l'enfant au cours du deuxième et du troisième trimestre de la grossesse. Grâce à des chercheurs toulousains, on sait désormais qu'il peut se transmettre dès le premier trimestre, au moment où il peut accasionner le plus de dommages au foetus. Grâce à leurs recherches, on sait surtout maintenant qu'il se transmet de deux façons différentes : par le placenta et par la circulation sanguine.Les chercheurs du Centre de physiopathologie de Toulouse Purpan (CNRS/Inserm/Université Toulouse III – Paul Sabatier) travaillent depuis plusieurs années sur la transmission des pathogènes entre la mère et le foetus. Depuis le mois de mars 2016, avec une équipe du CHU de Toulouse, ils se sont attachés à étudier la transmission du virus Zika. Ils ont travaillé sur des modèles obtenus à partir d’échantillons issus d’interruption volontaire de grossesse durant le premier trimestre avec une souche du virus endémique au Brésil. "On a établi qu'il existe deux voies de transmission de la mère au foetus", explique Nabila Jabrane-Ferrat, directrice de recherche CNRS au Centre de physiopathologie de Toulouse Purpan, "l'une, de cellule à cellule de la mère à l'enfant à travers le placenta foetal et l'autre, à travers le sang de la mère, dans lequel le placenta baigne".
Nabila Jabrane-Ferrat sera l'invitée du journal régional vendredi midi pour parler de cette découverte.
Cette étude, qui vient d'être publiée sur le site Scientific reports, journal en ligne des éditeurs de la revue scientifique Nature, établit en outre que le virus Zika se réplique dans un large panel de cellules maternelles et fœtales, en les endommageant au passage. Une propriété qui pourrait expliquer les dommages irréversibles observés lors d’une infection par le virus Zika pendant la grossesse.
En septembre, des chercheurs toulousains avaient déjà démontré la persistance du virus Zika plus de 4 mois dans le sperme mais ils avaient aussi établi sa présence à l'intérieur même des spermatozoïdes.