Climat. Des militants et collectifs de Toulouse interpellent l'Etat sur la transition écologique du secteur aérien

En soutien aux militants pour le climat, jugés ce jeudi pour avoir envahi le tarmac de Roissy-Charles-de-Gaulle, des salariés de l’aéronautique et des collectifs basés à Toulouse signent une tribune. Ils demandent au Gouvernement de "s'engager dans la transition écologique du secteur aérien".

Ce jeudi 7 octobre 2021, six manifestants pro-climat comparaissent devant le Tribunal judicaire de Bobigny. Ils avaient investi, aux côtés d’une centaine de manifestants en octobre 2020, le tarmac de Roissy-Charles-de-Gaulles pour protester contre le projet d’extension de l’aéroport. Soutenant ces jeunes activistes, des salariés de l’aéronautique, militants pour le climat et collectifs toulousains demandent au Gouvernement de mener une politique pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre dues à l’aviation. Selon les signataires d'une tribune, "L’État doit engager la transition écologique du secteur aérien au lieu de relancer la croissance".

La présidente de l’Union Française contre les nuisances des Aéronefs (UFCNA) et du collectif "Pensons à l’Aéroport de demain" (PAD) à Toulouse, Chantal Beerdemande, signataire de la tribune, interpelle le Gouvernement. Elle estime que la Justice aurait "d’autres choses à faire que de sanctionner ces jeunes militants qui risquent jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende".

Le collectif PAD a rédigé un communiqué en soutien aux militants climat : 

 

"Réduire de moitié le nombre de passagers annuels d’ici 20 ans"

Selon les signataires de cette tribune, le Gouvernement continue de soutenir le secteur aérien sans contrepartie écologique et sociale. Pour parvenir aux objectifs fixés par l’accord de Paris, il faudrait "réduire de moitié le nombre de passagers annuels d’ici 20 ans maximum", explique Chantal Beerdemande,

Si on veut participer à l’amélioration des émissions de gaz à effet de serre, si on veut limiter le réchauffement climatique dont le trafic aérien est en partie responsable, si on veut éviter la pollution atmosphérique, éviter que l’avion nuise à la santé des gens à cause du bruit, il faut entrer dans une ère vertueuse, diminuer le trafic aérien et le nombre de passagers annuels.

Elle précise que des salariés de l’industrie aéronautique sont membres du collectif. Et qu'ils souhaitent améliorer cette activité qui est polluante. "On ne veut pas enterrer le secteur aérien mais on veut diminuer son impact. Ce n’est pas en offrant des miles aux voyageurs que l’on s’engage dans la transition écologique".

Tenir les engagements de l'Accord de Paris

Les progrès technologiques ne suffiront pas. "Il est urgent que l’Etat, les collectivités locales et les dirigeants s’engagent et prennent des mesures pour réduire le niveau de trafic aérien et tenir les engagements climatiques fixés par l’accord de Paris", explique la militante. 

Également signataires de cette tribune : les chercheurs de l'Atelier d'écologie politique de Toulouse, membre du PAD.  "La crise sanitaire a mis un coup d'arrêt sans précédent à la croissance du secteur aérien. Après cette crise, le Gouvernement et les décideurs du secteur ne souhaitent pourtant qu'une chose : faire repartir cette croissance comme avant. Comme si celle-ci était compatible avec nos engagements climatiques.

Pour s'aligner avec l'Accord de Paris, il est nécessaire de diviser par deux nos émissions d'ici 2030, et par cinq d'ici 2050. Pour espérer y parvenir, tous les secteurs sans exception doivent y contribuer.

Selon les signataires de cette tribune publiée sur le site de Franceinfo ce jeudi 7 octobre 2021, les progrès technologiques ne suffiront pas.

"Des solutions existent, il manque une véritable volonté politique pour leur mise en œuvre", précise Chantal Beerdemande, présidente de l’Union Française contre les nuisances des Aéronefs (UFCNA) et du collectif Pensons à l’Aéroport de demain (PAD) à Toulouse.

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