Avec le réchauffement climatique, et une première moitié de juillet très sèche sur une grande partie de l'Occitanie, se pose désormais la question de l'économie de l'eau au jardin. Et du même coup celle de la façon de jardiner.
Un binage vaut deux arrosages.
Bien sûr, il y a les techniques traditionnelles bien connues des jardiniers pour économiser l'eau. Au rang d'entre elles, le binage, qui consiste à retourner la terre de façon superficielle pour diminuer la remontée d'eau par capillarité et limiter l'évaporation. Il vaut, selon le dicton, deux arrosages.
Il se combine souvent au buttage destiné à casser la croûte de terre par laquelle se fait l'évaporation, et mettre plus en profondeur le système racinaire, ainsi plus au frais.
Le paillage permet d'économiser jusqu'à 50% d'eau
Après le binage et le buttage intervient le paillage. Posé autour des plantations, il limite les pertes d'eau dues à l'évaporation et maintient la terre humide plus longtemps. L'économie d'eau peut ainsi atteindre 50%.
Cette eau si précieuse sera avantageusement récupérée de la toiture grâce à un système de goutières et de collecteurs. Pour servir à un arrosage à bon escient : jamais en pleine journée, pour réduire son évaporation et éviter de griller les plantes. Mais plutôt le soir, ou le matin sous un soleil et une chaleur moindres.
Le jardinier avisé aura préalablement gratté la terre sur quelques centimètres pour s'enquérir de la nécessité ou pas d'arroser. Il aura également regroupé les plantes gourmandes en eau d'un côté et celles économes d'un autre côté pour mieux gérer la fréquence des arrosages. Il n'aura pas non plus manqué d'installer et de régler un goutte-à-goutte.
Le grand retour des oyas
Très tendance cette année, on assiste également à un grand retour dans les potagers des oyas, ces pots en céramique micro-poreuse connus depuis des siècles dans les pays méditerranéens. Remplis d'eau et enterrés près des plantes, ils laissent échapper progressivement l’humidité nécessaire.Le jardin de demain sera aride ou ne sera pas
Mais avant d'appliquer ces techniques traditionnelles, le jardinier opérant en période de réchauffement climatique se sera interrogé sur ce qu'il plante et les besoins engendrés, sans vouloir cultiver tout, n'importe où et n'importe comment. Y compris pour un jardin d'agrément, il se sera résolu à faire avec le climat., expliquent ainsi Arnaud Maurières et Eric Ossart dans leur Eloge de l'aridité, paru aux éditions toulousaines Plume de Carotte. Ils y pronostiquent que "le jardin de demain sera aride ou ne sera pas".Tout est possible dans un jardin même avec très peu d'eau
En attendant, mieux vaut privilégier les plantes adaptées au climat. Pour ce faire il existe en Occitanie des pépiniéristes spécialisés, comme Olivier Filippi à Loupian (Hérault), auteur aux éditions Actes Sud de "La méditerranée dans votre jardin" et de "Pour un jardin sans arrosage". Il propose une grande diversité botanique de plantes qui poussent sans eau, comme qui rigole, dans votre jardin.
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