Ce samedi 29 avril à Dublin, le Stade toulousain affrontera le Leinster en demi-finale de la Champions Cup. Son éternel rival irlandais qui l'avait sèchement battu la saison passée au même stade de la compétition. Toulouse va "combattre (ses) vieux démons", se confie le manager Ugo Mola. Une énorme bataille en perspective. Interview.
A quatre jours de la rencontre face au Leinster, le manager du Stade toulousain, Hugo Mola, garde en mémoire la terrible défaite (40-17) subie par son équipe l’année passée face aux irlandais.
"Jusqu'à preuve du contraire, j'entraîne un groupe qui n'est pas amnésique. Ils sont tous capables de savoir ce qu'on a vécu, dans un contexte qui était très particulier. Ce qui n'enlève en rien à la leçon qu'on avait subie ce jour-là, tant ils (les Irlandais) étaient bien plus fringants et en place sur leur rugby que nous ne pouvions l'être à ce moment-là.
Après, c'était il y a quasiment un an, presque jour pour jour, et les choses ont très certainement changé. Même si au regard des déclarations qu'ils ont faites hier (lundi), ils sont quand même assez sûrs de leur force et de leur rugby. Ce qu'on peut comprendre".
L’esprit de revanche ?
"C'est notre cinquième demi-finale (consécutive). J'ose espérer qu'on apprend un peu à chaque fois (...) Est-ce qu'on a suffisamment grandi pour coller au score et être proche de cette équipe? Je ne pourrai malheureusement pas le dire avant samedi. Je crois en tout cas que sur l'état d'esprit, notre capacité à faire des choses, l'envie de jouer ensemble, le groupe n'est pas rassasié et a encore envie d'exister au haut niveau. On va essayer de franchir cette étape, qui serait un peu en phase avec notre destin. On a l'impression que c'est écrit, qu'il faut qu'on aille jouer au Leinster pour peut-être combattre nos vieux démons. J'espère qu'on sera à la hauteur de l'événement. Il ne faut pas jouer le match avant. Il faudra un grand Stade toulousain, avec un petit brin de magie à un moment ou à un autre".
Tactique face au Leinster : une question d’identité
"J'ai l'impression que le jeu du Leinster est très huilé, programmé, organisé. Et que le nôtre parfois peut paraître un peu déconcertant. J'ai envie qu'il soit tellement déconcertant que j'en sois étonné samedi après-midi, avec cette part de liberté, de chaos, de désordre qui doit être la nôtre. Je pense qu'on a les moyens de trouver les bons moments pour le faire. Dans tous les cas, il ne faut pas qu'on se renie. En 2018-2019, on m'a bien expliqué tout au long de la saison qu'on n'était pas capable de gagner tout en jouant au rugby. Puis en 2020/2021, c'était la capacité à s'adapter. Là, c'est celle à être nous-mêmes, du début à la fin. Si ça suffit, tant mieux, et si ça ne suffit pas, il faudra continuer à l'être en étant meilleur".
Dans une interview donnée au journal l’Equipe, Andrew Porter, le pilier gauche du Leinster donne son ressenti avant la rencontre.
"C'est toujours une bataille incroyable contre Toulouse. On a réussi à les battre en demi-finale l'année dernière et en 2019, ça a toujours été des matches très âpres, longtemps serrés. On sait qu'il faudra être prêt samedi, ils ont d'incroyables talents un peu partout sur le terrain. C'est un énorme défi qui nous attend et on espère être à la hauteur".
Les irlandais jalousent la cinquième étoile gravée sur le maillot des toulousains, les seuls a enregistrer un tel palmarès. La bataille s’annonce féroce. Coup d’envoi de la rencontre samedi 29 avril à 16 heures à Dublin.
(Avec AFP)