Les contaminations au Covid 19 s'envolent, y compris dans le milieu carcéral. Un cluster s'est déclaré le week-end dernier au centre pénitentiaire de Seysses. 18 cas ont été déclarés positifs parmi le personnel, 19 du côté des détenus.
C'est un nouveau cluster qui inquiète à la maison d'arrêt de Seysses. Depuis ce week end, au moins 18 surveillants et 19 détenus ont été déclarés positifs au Covid-19 dans ce centre pénitentiaire. De nouvelles mesures pour limiter la propagation du virus sont en train d'être mises en place.
Au début de la pandémie, nous avons déjà été touchés par un cluster. Plusieurs collègues sont tombés malades, certains ont même fini en réanimation. Ce nouveau cluster nous préoccupe beaucoup.
Plus qu'une promenade par jour
Pour éviter que la situation sanitaire dégénére dans la prison, les syndicats de surveillants ont demandé à la direction de l'établissement de prendre des mesures, au plus vite. Ils ont été entendus.
" Nous avons demandé de limiter les promenades. D'habitude les prisonniers ont droit à deux par jour, là elles vont être réduites à une seule pour limiter les contacts au maximum entre les prisonniers ", poursuit David, responsable syndical. " Il faut stopper la propagation tout de suite ".
Des tensions ravivées
Des mesures barrières sont mises en place au sein des parloirs. Seuls les détenus négatifs y ont accès et des plexiglas, comme lors des précédentes vagues, sont de nouveau installés depuis ce mercredi entre les prisonniers et leurs visiteurs.
Toutes ces mesures sanitaires, contraignantes, ravivent forcément des tensions dans la prison. Lundi, l'une de nos collègues a été agressée par une détenue qui refusait de mettre son masque. Elle a reçu des insultes et s'est faîte bousculer.
Ne plus accueillir de nouveaux détenus
Mais face à la fulgurance de la propagation et avec l'arrivée du variant Omicron, les syndicats de surveillants demandent d'aller encore plus loin.
" Nous demandons de suspendre l'arrivée de nouveaux détenus, les "entrants", pendant dix jours au moins, le temps que la situation s'améliore. Or ce n'est pas le cas. Il faudrait que ces entrants soient envoyés ailleurs. Moins il y a de mouvement, moins le virus circule ", conclut David.
En attendant les responsables de l'établissement ont décidé de suspendre les activités collectives : la formation, l'enseignement et le travail. Des restrictions difficiles pour les détenus, surtout en période de fêtes.
Le centre pénitentiaire de Toulouse Seysses compte en ce moment environ 1000 prisonniers et un peu plus de 300 surveillants.