Comme annoncé samedi, le principe d'un "accord de performance collective" a été voté en CSE, ce lundi 11 mai, à Derichebourg Aeronautics Services, à Toulouse. Il sera probablement demandé aux salariés de renoncer à certains acquis sociaux pour repousser de quelques mois un plan social.
Ainsi, le principe d'un "accord de performance collective" a été acté, ce lundi 11 mai 2020, au cours d'un CSE au sein de l'entreprise Derichebourg Aeronautics Services, l'un des principaux sous-traitants d'Airbus, dont le siège social est à Blagnac, près de Toulouse. Il l'a été à l'issue d'un vote : le syndicat majoritaire Force Ouvrière a dit oui, tandis que les deux autres syndicats, l'UNSA Aérien SNMSAC et la CFE-CGC, ont voté contre.Concrètement, d'après Philippe Faucard, de l'UNSA Aérien SNMSAC, cet accord est donc lancé : reste à savoir ce qu'il va contenir précisément. Pour l'UNSA Aérien SNMSAC, il s'agit de demander aux salariés de Derichebourg Aeronautics Services (1650 en France) de renoncer à des acquis sociaux, comme le 13ème mois et les indemnités de transport, pour faire face à la crise qui frappe le secteur aéronautique de plein fouet, du fait de l'épidémie de coronavirus. Si ces "sacrifices" sont acceptés, le plan social qui concerne quelques 700 salariés serait repoussé à septembre prochain, selon ce syndicat. Dans le cas contraire, il pourrait démarrer en juin.Depuis l'annonce d'un plan social, les syndicats réclament des chiffres. A la demande de FO notamment, une expertise a été enclenchée à l'occasion de ce CSE. Rendez-vous est pris mardi 12 mai pour la désignation d'un expert. "Maintenant, on va rentrer dans la négociation", explique Jean-Marc Moreau, délégué syndical FO.
"On en a marre de ne pas avoir de chiffres sur lesquels s'appuyer", renchérit Philippe Faucard, de l'UNSA Aérien SNMSAC, "il faut que l'on ait des documents à consulter".
L'entreprise, selon l'UNSA Aérien SNMSAC, se portait bien, avant la crise du coronavirus. Il veut donc croire en sa pérennité. "Nous avons aussi demandé un referendum, pour que les salariés puissent dire si oui ou non, ils sont d'accord pour renoncer à ces acquis. Certains ont acheté leurs biens en incluant les primes dans les revenus : cela va être catastrophique pour eux. Nous souhaitons présenter l'accord aux salariés par le biais d'un referendum une fois qu'il sera ficelé. Notre PDG est absolument contre..."
L'organisation syndicale, qui n'est pas majoritaire dans l'entreprise, craint que les choses aillent très vite, la direction ayant annoncé "un accord entériné au 31 mai".
De son côté, Force Ouvrière, le syndicat majoritaire, se veut plus "réaliste" : "C'est une situation exceptionnelle dans un contexte mondial exceptionnel, on ne peut pas faire semblant de découvrir la situation !", explique Jean-Marc Moreau, délégué syndical FO. "Mercredi dernier, la direction nous a annoncé un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) pour septembre, au regard des prévisions d'activité. 55 % de chiffre d'affaires récupéré : c'est à peine viable et pas à 100 % des effectifs. Il s'agit d'amortir cette période jusqu'en septembre 2021. L'accord de performance s'accompagnera d'un PSE en espérant en réduire les effets. Mais de notre côté, il n'est pas question de toucher au 13ème mois ET aux indemnités de transport, cela, FO ne le signera pas !".
Derichebourg Aeronautics Services, qui se présente comme "l’un des leaders de la sous-traitance aéronautique à l’échelle européenne", existe depuis 22 ans. L'entreprise compte 900 salariés à Blagnac.
Sollicitée pour confirmer les informations mentionnées ci-dessus, la direction nous a répondu ce soir qu'elle ne "souhaitait pas faire de commentaire sur le sujet pour le moment".