Crash de la Malaysia Airlines : dans l'attente des expertises effectuées à Toulouse

Juges, experts et enquêteurs se sont réunis ce lundi pour coordonner l'enquête sur la disparition du vol MH370 de la Malaysia Airlines. Une délégation malaisienne était présente. Un morceau d'avion retrouvé à l'île de la Réunion sera expertisé à Toulouse à partir de mercredi.

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Cinq jours après la découverte d'un fragment d'aile de Boeing 777 à La Réunion, juge, gendarmes et experts aéronautiques français et malaisiens se sont réunis ce lundi à Paris afin de coordonner leur action dans l'enquête sur la disparition du vol MH370.

 

La justice française prend la main


Arrivée au palais de justice de Paris vers 14H30, la délégation malaisienne dirigée par le directeur général de l'aviation civile Azharuddin Abdul Rahman et composée de quatre autres personnes, représentant la Malaysia Airlines et la justice malaisienne, a quitté les lieux peu après 16H30 sans faire de commentaire. Durant près de deux heures, ils se sont entretenus avec un des trois juges français chargés de l'affaire, des enquêteurs de la gendarmerie des transports aériens et des représentants du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA). Ils devaient faire le point sur la découverte de ce morceau d'aile d'avion appelé flaperon, qui sera analysé à partir de mercredi après-midi dans un laboratoire militaire à Balma (banlieue de Toulouse), et des morceaux
d'une valise, expertisée dans un laboratoire de région parisienne. Ils devaient également évoquer les modalités de coopération judiciaire. La justice française s'est en effet saisie de l'affaire car quatre des victimes sont françaises. 

Le suspense autour du morceau d'aile


 La découverte du flaperon a provoqué depuis mercredi un certain emballement autour d'une des plus grandes énigmes de l'histoire de l'aviation civile. Les rumeurs se répercutent aux quatre coins de la planète au gré des "découvertes" par des promeneurs sur les plages réunionnaises de possibles pièces d'avion, en fait de la simple ferraille. A la demande de la Malaisie, les autorités mauriciennes ont annoncé qu'elles allaient entamer des recherches pour "localiser des débris éventuels".
Experts et enquêteurs s'attachent toutefois à minimiser les attentes. Seule certitude pour l'instant : le fragment d'aile est bien celui d'un Boeing
777. "Ça a été vérifié par les autorités françaises avec le constructeur Boeing. La piste du MH370 se dessine donc, puisqu'aucun autre accident aérien n'a impliqué ce type d'appareil dans cette région du monde. L'avionneur américain Boeing va d'ailleurs dépêcher une équipe "technique" pour participer à l'expertise à Toulouse, en compagnie de représentants français, malaisiens, chinois et américains.

Deux mètres carrés d'avion et des crustacés

Si ces analyses physiques et chimiques pourraient permettre l'identification du vol, de nombreux experts estiment qu'il est peu probable qu'elles dessinent le scénario de la catastrophe. "Il ne faut pas attendre des miracles de cette analyse", prévient l'ancien directeur du BEA Jean-Paul Troadec. Pour tirer des conclusions, il faudrait que "la pièce soit au centre de l'accident, les chances sont assez faibles", estime Pierre Bascary, ancien directeur des essais à la Direction générale de l'armement (DGA). Avec ces "deux m2 d'avion", "ça va être très difficile d'avoir des certitudes". L'étude des crustacés accrochés au débris pourraient également livrer quelques indices. L'université de Cologne a ainsi indiqué qu'un de ses chercheurs, Hans-Georg Herbig, les a identifiés à partir des images diffusées dans les médias comme étant des anatifes. Selon lui, il s'agit probablement de la sous-espèce des Lepas qui évolue "dans des zones marines fraîches, au sud-ouest de l'Australie". Là où s'étaient concentrées les recherches au printemps 2014.


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