À Montpellier, des femmes opérées du cancer du sein suivent des cours d'escrime sur conseil de leurs médecins. Une initiative unique en France et née à Toulouse.
Dans la salle d'armes, ces femmes ne sont plus des patientes, mais des adversaires. "C'est super, on ne parle pas de maladie", se réjouit une malade. "C'est surtout une façon de se soigner", ajoute une patiente. Grâce à l'escrime, beaucoup de femmes peuvent à nouveau faire de grands gestes, chose auparavant impossible à cause de l'ablation du sein.
Se battre contre le cancer à coups de sabre. Telle est l'idée qu'a eue le docteur Dominique Hornus-Dragne, anesthésiste à la clinique toulousaine Médipole, pour encourager ses patientes atteintes de cancer du sein à pratiquer une activité physique. Depuis qu'il l'a créé, le concept s'est étendue à d'autres ville comme Montpellier.
Pour certaines malades, faire de la gym ou de la natation peut être gênant car il faut dévoiler ses cicatrices. L'escrime est adaptée aux patientes atteintes au sein car le sabre les pousse à mobiliser leur bras de façon inconsciente.
Anne-Gaëlle, maître d'arme bénévole, leur prodigue ses conseils en duel pour s'adapter aux contraintes de chacune. Les femmes, travaillent le bras du côté du sein opéré et touchent jamais à la poitrine. Si elles ont une tension, elle font une pause. En dehors de cela, elles sont considérées comme n'importe quelles élèves.
Depuis 2010, plus de 200 femmes de 30 à 70 ans ont bénéficié du programme, y compris une patiente opérée des deux seins simultanément, et soumise donc à une rééducation des deux bras.