Le chef de l'état s'est entretenu, par le biais d'une visioconférence ce jeudi 23 avril 2020, avec 22 maires français, parmi lesquels celui de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Ecoles, transports publics, masques et tests : comment se profile le déconfinement, à partir du 11 mai prochain.
Règles générales et souplesse locale
"Le déconfinement doit se préparer avec les maires", a déclaré Emmanuel Macron, ce jeudi, lors de sa réunion numérique avec des élus.22 maires ont assisté à cette rencontre, visant à préparer le déconfinement. Pendant 3h30, les élus se sont largement exprimés sur deux sujets principalement : la reprise scolaire et la reprise dans les transports publics.
Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, y participait en tant que président de France Urbaine, l'organisation qui regroupe l'ensemble des métropoles, communautés urbaines, communautés d'agglomération et grandes villes de France. Il retient une demande forte et visiblement unanime des élus locaux : que l'état fixe des règles générales et laisse les maires la souplesse pour les adapter.
"Doctrine sanitaire"
Concernant la réouverture des écoles à partir du 11 mai prochain, sujet de beaucoup de préoccupantions des Français, le maire de Toulouse a expliqué que les équipes municipales étaient au travail pour évaluer les capacités d'accueil dans les 206 écoles de la ville mais que tout est suspendu à la "doctrine sanitaire", établie par les autorités sanitaires et scientifiques et qui sera rendue publique au début de la semaine prochaine. En clair, les élus ne savent pas encore précisément comment vont pouvoir être mis en place les gestes barrières dans les écoles. Seule certitude : le retour des enfants à l'école, échelonné par niveaux, ne se fera que sur la base du volontariat. Les parents qui ne le souhaitent pas, qui se sont organisés autrement, ne seront pas contraints.Ce que l'on sait, c'est qu'il n'y aura pas plus de 15 enfants dans une classe de primaire, 10 en maternelle : "Nous allons procéder à un "ciblage", explique Jean-Luc Moudenc, "priorité aux enfants qui ont un besoin urgent de rattrapage et à ceux dont les parents exercent un métier "indispensable" à la reprise".
Pas de déconfinement régionalisé
"Tout ne reprendra pas", assure le maire de Toulouse, "mais beaucoup de choses vont redémarrer le 11 mai".Nous avons la chance d'être un département relativement épargné, sans doute le résultat du confinement. Il faut que le déconfinement nous épargne également
Le chef de l'Etat l'a affirmé ce matin, il n'y aura pas de déconfinement régional, mais plutôt par territoire, ou par département. Le port du masque sera probablement imposé dans les transports en commun, sans que l'on en sache davantage sur les conditions de la reprise dans ces derniers. Les masques FFP2 et chirurgicaux continueront d'être prioritairement distribués aux soignants et le chef de l'Etat recommande aux maires d'acheter massivement des masques grand public, dans une logique d'incitation et non d'obligation.
Question finances
Des dépenses exceptionnelles pour les communes, lesquelles n'ont pas attendu ces recommandations pour agir. L'Etat a promis de soutenir le fardeau financier mais à ce sujet, le maire de Toulouse a demandé ce matin la tenue d'une réunion de travail sur les problématiques financières "en général". "On parle peu des finances locales, il va falloir le faire d'ici l'été".Enfin, à la question de savoir si les Toulousains ne seraient pas en train de s'auto-déconfiner avant la date prévue, le maire de la ville rose a répondu par des chiffres et un discours de fermeté. Depuis le 24 mars, 3 000 verbalisations ont été faites par le police municipale pour non-respect des mesures de confinement. "Nous appelons à continuer de les respecter strictement. C'est grâce à ça que nous sommes épargnés. Nous mettre en danger serait une imbecilité".