Une maman et ses deux enfants de 2 mois et 3 ans sont arrivés mercredi au centre de rétention de Cornebarrieu, près de Toulouse. La CIMADE dénonce l'enfermement de cette famille et réclame sa libération immédiate.
Une mère de famille originaire d'Albanie et ses deux enfants de 2 mois et 3 ans ont été placés en rétention à Cornebarrieu mercredi sur décision de la préfecture des Pyrénées-Orientales. Elle attend désormais son expulsion vers l'Allemagne où la famille avait fait une première demande d'admission. La Cimade de Toulouse dénonce cette situation et la rétention de ces deux très jeunes enfants. Elle réclame la libération immédiate de cette famille.Une femme seule avec ses deux enfants
La jeune femme et ses deux enfants sont assignés à résidence dans un hôtel de Perpignan depuis leur arrivée en France en janvier 2015. Avant cela, elle avait tenté de s'installer en Allemagne avec son mari. Après une demande de visa rejetée là-bas, le mari, menacé de mort dans son pays, avait gagné l'Italie. Il y avait été rejoint quelques mois plus tard par sa femme, retournée quelques temps en Albanie. Ils sont ensuite venus tenter leur chance en France où leur demande d'asile a été rejetée parce qu'ils avaient fait une précédente demande en Allemagne.Une reconduite programmée vers l'Allemagne
Mercredi, la jeune femme a fait l'objet d'une reconduite à la frontière vers l'Allemagne. Elle a refusé de se rendre à l’aéroport en raison de l’absence de son mari et père de ses enfants, et de l'impossibilité matérielle pour elle d'assumer ses deux jeunes enfants seule. Elle s'est ensuite vu notifier son placement en rétention.On demande que cette famille soit libérée immédiatement et l'arrêt du placement d'enfants en rétention. Leo Claus, coordinateur de l'équipe rétention de la Cimade à Toulouse.
La Cimade demande également que la demande d'asile de cette famille soit réexaminée par la France car "cette dame a tenté un retour en Albanie et son mari est dans l'incapacité d'un retour dans son pays car il y risque réellement sa vie".
Les juridictions françaises et européennes saisies
La Cimade a saisi le Tribunal administratif de Toulouse pour demander la remise en liberté immédiate de cette famille. Sa demande a été rejetée ce vendredi matin. Elle a aussi saisi la Cour Européenne des droits de l'homme à qui elle demande une mesure d'urgence.La Cimade a aussi alerté le Contrôleur des lieux de privation et le Défenseur de droits sur les conditions du transfert de cette famille. Selon Leo Claus, "la petite fille de 3 ans n'a rien bu et rien mangé à part une petite brique chocolatée, pendant toute la journée de mercredi".