Deux professeurs de l'Université Toulouse Jean-Jaurès suspendus pour harcèlement sexuel envers leurs étudiant(e)s

Deux professeurs agrégés du département Arts Plastiques-Design ont été suspendus par la présidente de l'Université Toulouse Jean-Jaurès Le Mirail. Ils sont accusés par les étudiants de harcèlement sexuel et moral. Une commission disciplinaire instruit le dossier.

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C'est l'Union des Etudiant(e)s de Toulouse (UET) qui a permis de briser l'omerta et de libérer la parole des victimes.

Les professeurs suspendus, une commission de discipline chargée d'instruire le dossier


Depuis un an, le syndicat a recueilli treize témoignages édifiants de faits de harcèlement sexuel et moral de la part de deux professeurs agrégés du département Art-Plastique-Design de l'Université Jean-Jaurès envers leurs étudiant(e)s. Au point que les deux enseignants ont été suspendus provisoirement par la présidente de l'Université. Cette dernière a également demandé à une commission disciplinaire d'instruire le dossier.

Un chantage à la note

Les faits se seraient répétés depuis une bonne vingtaine d'années. Les deux professeurs, deux hommes, auraient ainsi profité de leur position d'autorité pour exercer un chantage à la note, notamment lors des passages en Master, et harceler, année après année, les étudiantes de licence, et parfois aussi les étudiants.

"En art plastique, témoigne Cynthia Nevache, membre de l'UET, on peut parler de tout, et notamment d'érotisme et de sexualité. Le problème c'est que ces deux enseignants le faisaient de façon récurrente sur tous les sujets. Ils rentraient ainsi de façon intrusive et répétée dans la vie intime des étudiants".

"C'est avec beaucoup de soulagement pour les victimes que nous accueillons cette nouvelle (la suspension des deux professeurs, NDLR)", indique l'UET. "Elles et ils n'auront plus à les côtoyer au jour le jour sur le campus. Nous constatons que les affaires de harcèlement, notamment sexuel, sont de plus en plus prises au sérieux dans cette université et nous nous en félicitons".

"Dorénavant, la mesure de la suspension provisoire ne devrait plus être une option mais un automatisme pour s'assurer de la protection des victimes osant briser l'omerta à l'université", regrette toutefois le syndicat. "De même, insiste-t-il, les saisies de sections disciplinaires doivent être facilitées et le travail de la cellule de lutte, d'information et de prévention contre le harcèlement sexuel encouragé".

Contactée la présidente de l'Université observe le silence. Emmanuelle Garnier fait savoir que "dans la mesure où une instruction interne est en cours, la  direction de l'établissement ne souhaite pas communiquer pour l'instant".
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