Frédéric Pecharman s'est lancé dans une marche de plus de 600 kilomètres. Ce Toulousain prévoit d'arriver à Paris le 31 août, espérant un rendez-vous avec la ministre de la Santé. Il demande une égalité de traitement concernant le don du sang entre les personnes homosexuelles et hétérosexuelles.
Il est 6 h, ce vendredi matin, lorsque Frédéric Pecharman se réveille. Il est dans sa tente à Génébrières (Tarn-et-Garonne). Jeudi, il a quitté Toulouse (Haute-Garonne). Depuis, il a marché plus de 50 kilomètres. Plus de 600 km l'attendent avant d'arriver à Paris. Toujours à pieds. Sa mission ? Défendre l'égalité de traitement pour le don du sang entre les personnes homosexuelles et hétérosexuelles.
"Aujourd'hui, les personnes homosexuelles ne peuvent donner leur sang qu'après une période d'abstinence d'un an, déplore-t-il. Nous devons choisir entre donner notre sang ou faire l'amour." Le marcheur prévoit son arrivée à Paris le 31 août. Il a sollicité, avec l'association Homodonneur dont il est membre depuis 2009, un rendez-vous auprès de la ministre de la Santé Agnès Buzyn. "Pour le moment, on m'a juste demandé d'arrêter de les harceler", confie le jeune homme.
#MarcheDesDonneurs : 3/ Trajet prévisionnel, en 15 étapes
— Marche Des Donneurs (@HD_en_marche) 14 août 2017
(distance totale ≈ 680 km, soit ≈ 45 km/jour) pic.twitter.com/VO4Q6Rkgip
En Italie, les personnes homosexuelles peuvent donner leur sang depuis 2001. On n'y demande plus aux donneurs leur orientation sexuelle. "Il n'y a eu aucune contamination, explique Frédéric Pecharman. On ne comprend toujours pas pourquoi en France on s'y refuse."
La première d'une série
En France, le don de plasma par les personnes homosexuelles est soumis aux mêmes règles que celles pour les personnes hétérosexuelles : une abstinence de 4 mois ou dans une relation stable sur la même période. "On veut aussi faire la promotion de ce don pour en atteindre des milliers pour montrer qu'il n'y a pas de problème", explique Frédéric Pecharman.Cette marche est la première, mais pas la dernière. "J'ouvre la voix, explique Frédéric Pecharman à l'occasion d'une petite pause. Je suis comme un guide : je répère les bons coins où on peut dormir." L'année prochaine, peut-être d'autres personnes prendront le flambeau. Pourquoi pas en relai. "Après la marche des fiertés, on essaie d'inscrire une nouvelle façon de marcher", expose le jeune homme, qui attend désormais une réponse de la ministre.