Education et Covid : la langue des signes à la peine dans le monde masqué

Depuis que les enseignants de l’école primaire de Ramonville-Sainte-Agne sont équipés de masques transparents, les élèves comprennent mieux leurs maîtresses. "Le visage est très important dans la langue des signes". Cependant les enfants ne sont pas encore dotés de ces nouveaux masques.
 

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Dans ce nouveau monde masqué, les enfants sourds ont du mal à suivre les cours en classe.
Après des mois "difficiles" pour saisir le sens sans voir l'expression du visage, Maëly, 10 ans en classe de CM2 pour enfants sourds,  comprend « mieux » ses maîtresses depuis qu'elles portent des masques transparents.
 L'arrivée de ces masques fournis par le rectorat après les vacances de la Toussaint a "soulagé" les enseignants en langues des signes de deux écoles de Ramonville situées dans la banlieue de Toulouse.
Ils regrettent cependant que les enfants n'en soient toujours pas encore dotés et doivent se contenter de masques classiques.

Le visage est très important dans la langue des signes. Les informations sont beaucoup moins perceptibles s'il est caché, notamment les émotions, la colère, le plaisir... Avec un masque transparent, on a davantage accès aux expressions.

Vanessa Andrieu - professeure école maternelle Gabriel Sajus à Ramonville


  

Des points à améliorer

Les élèves de Vanessa Andrieu, enseignante sourde, ne portent pas de masques, mais elle regrette que, dans cette école publique accueillant des classes pour enfants sourds, les enseignants "entendants n'aient pas eu aussi des masques transparents". "Il est très compliqué de communiquer avec eux", souligne-t-elle.
Des progrès restent encore à faire souligne Fabienne Guelagueli, l'une des quatre personnes qui assistent Vanessa Andrieu dans sa classe de 24 élèves.
             
Même si le masque transparent permet de mieux saisir les expressions, "parfois, avec les petits, il faut le descendre pour qu'ils comprennent", d'autant que les modèles actuels "prennent la buée" et ne sont pas confortables. Aussi bien à Gabriel Sajus qu'à l'école primaire Jean Jaurès, celle de Maëly, les enseignants espèrent que la qualité des masques transparents, fournis en nombre limité, s'améliorera.

Des attentes

Dans le domaine des masques et dans bien d'autres,  "il reste encore beaucoup de travail", résume pour sa part la présidente de l'Association nationale de parents d'enfants sourds (ANPES), Catherine Vella.
 
Elle rappelle que, dans la langue des signes,

les mains donnent certes l'information la plus importante, mais tout le haut du corps compte également pour bien comprendre.


Ainsi, Maëly, comme nombre de ses petits camarades, tend à enlever son masque quand elle s'exprime : "c'est difficile. On a du mal à se comprendre".

Marie-Paule Kellerhals, institutrice raconte, tout en le montrant avec ses mains, comment elle a adapté sa manière de s'adresser aux enfants quand elle a dû mettre un masque : "Je signe plus large, plus grand", avec des gestes plus amples, "un peu comme si un entendant parlait plus fort".
 
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