Interdits d'accès aux vestiaires, ce dimanche des joueurs de l'équipe réserve du TEC rugby ont été contraints de se doucher en plein air, à l'aide d'un tuyau d'arrosage et à l'eau froide. Cette situation ne peut plus durer, s'insurge le président de la Ligue d'Occitanie dans une lettre ouverte.
Au départ, cette situation - d'apparence cocasse - a plutôt prêté à sourire : dimanche dernier 18 octobre, des joueurs de l'équipe réserve du TEC rugby ont été contraints de se doucher en plein air, à l'aide d'un tuyau d'arrosage et à l'eau froide.
Leur équipe première affrontait celle de Saint-Jory dans le cadre d'un match de Promotion d'Honneur, mais l'accès aux vestiaires leur était interdit.
En cause, l'arrêté préfectoral sur les mesures sanitaires accompagnant le couvre-feu, imposé à 43 communes de l'agglomération toulousaine.
Après le sourire, le malaise
La compagne de l'un des joueurs a pris une photo de la scène, un cliché qui a été largement diffusé et commenté sur les réseaux sociaux.Mais l'humour de la situation a très vite fait place à un certain malaise, du fait de la situation contradictoire que l'état d'urgence sanitaire provoque sur et autour des terrains de rugby en Occitanie.Le président du TEC (Toulouse Electrogaz Club) Philippe Bapt a dénoncé ce qu'il qualifie "d'ineptie".
Le président de la Ligue d'Occitanie de rugby, Alain Doucet, a pris au sérieux cet épisode, en contradiction avec "les valeurs du rugby".Les joueurs ont le droit de se sauter dessus pendant 80 minutes dans la boue, de faire des mauls, des plaquages, des touches, mais ils n'ont pas le droit, à cause du protocole sanitaire, de se doucher. C'est une ineptie"
Pour lui cette situation ne peut pas se prolonger : "à la longue, il en va de la survie des clubs occitans et de leurs partenaires".
Il l'a écrit dans une lettre rendue publique, adressée aux préfets des 13 départements qui composent la Région.
En conclusion, et en tant que porte-parole des présidents de clubs, il lance un appel "aux autorités compétentes pour qu'elles étudient la possibilité d'adapter la pratique du rugby dans des conditions de jeu décentes".Combien de temps les joueurs et joueuses pourront-ils continuer à exercer leur sport favori sans avoir accès aux vestiaires, dans des situations plus inconfortables les unes que les autres, et de moins en moins respectueuses pour nos licenciés. Ces derniers n’ont pas d’autres choix que de se changer sur un parking, dans les tribunes, quand il y en a, dans les voitures ou dans le bus lorsque l’autocariste l’autorise.