L'association des étudiants en chirurgie dentaire, UNECD, a appellé les futurs dentistes à une grève reconductible dans les hôpitaux, à partir de vendredi minuit, pour protester contre les tarifs "incohérents" proposés par l'Assurance maladie dans ses négociations avec les syndicats.
Nombreux dans les Centres hospitaliers universitaires (CHU), les étudiants sont incités à arrêter les soins courants à partir de ce vendredi minuit et jusqu'à
la prochaine session de négociation, les 19 et 20 janvier prochains, entre la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) et les syndicats de dentistes pour une revalorisation de leurs actes. "Une permanence des soins pour les urgences sera assurée", a précisé le président de l'UNECD, Jérémy Glomet.
Une grève votée à "plus de 95%"
La grève votée à "plus de 95%" débute vendredi soir dans huit facultés (Paris V et VII, Bordeaux, Nantes, Rennes...). D'autres universités rejoindront le mouvement lundi selon Jérémy Glomet."Les propositions (de l'Assurance maladie NDLR) ne nous conviennent pas, elles ne vont pas assez loin, les tarifs sont incohérents avec les évolutions des pratiques. Avec ce qui est proposé, nous ne pourrons pas mettre en place les techniques novatrices que nous apprenons", a-t-il déploré.
Le soutien de deux syndicats de la profession
Les étudiants ont obtenu le soutien des deux principaux syndicats de la profession, la CNSD et la FSDL. La FSDL appelle à un rassemblement devant le siège de l'Assurance maladie, avenue du Professeur André Lemierre à Paris, le 27 janvier, date prévue de fin de la négociation. Dans un communiqué, le syndicat dénonce la "logique purement comptable et macroéconomique" de la Cnam et les mesures "démagogiques dictées" par la ministre de la Santé, Marisol Touraine."En fonction de l'évolution des propositions", l'association étudiante prendra la décision "de se joindre ou non à la manifestation", a précisé l'UNECD.
"Le fait que les étudiants se mobilisent dans les hôpitaux est un signe fort et montre que le mécontentement de la profession est réel. C'est l'exercice de demain qui se décide, les étudiants sont inquiets", a réagi Catherine Mojaïsky, présidente de la CNSD.
Il y a une semaine, les deux syndicats ont suspendu leur participation aux négociations, dans l'attente de nouvelles propositions, jugeant les dernières "insuffisantes".
L'Assurance maladie leur a promis un projet complété d'ici le 19 janvier. Faute d'accord au 1er février, le ministère de la Santé arbitrera.