Mauvaise surprise pour les discothèques. En raison de la crise sanitaire, elles doivent à nouveau fermer leurs portes. Une décision "inattendue" pour Gaëtan Delmas, gérant d'une boîte à Toulouse (Haute-Garonne) alors qu'il n'y avait au sein de son établissement plus "aucun cluster ou cas contact."
Depuis la rentrée du mois d'août, les nuits de Gaëtan Delmas, gérant du O Club à Toulouse (Haute-Garonne), étaient plus belles que vos jours. Au mois de juillet, le pass sanitaire ne s'appliquait pas.
Vérification du pass sanitaire, contrôle d'identité... Insuffisant
"La Sécurité sociale nous téléphonait sans cesse pour des clusters ou des cas contacts" raconte le patron de la boîte de nuit toulousaine. Mais tout était rentré dans l'ordre avec la mise en place d'un dispositif très strict à l'entrée de son établissement : vérification du pass sanitaire, contrôle de l'identité, mise en place de centre de dépistage".
"On a mis les moyens avec l’embauche de trois personnes supplémentaires pour vérifier les pass, et des infirmières pour monter un chapiteau de tests en plus. On ouvrait le vendredi et le samedi soir, avec en moyenne 1200 personnes, et nous n’avions plus eu aucun cas contact. C’est une réussite" estime-t-il.
Mais apparemment ce n'était pas assez pour le gouvernement afin de faire face à la 5e vague de Covid. La décision du Premier ministre, lundi 6 décembre, de fermer les discothèques est un nouveau coup de massue pour Gaëtan Delmas.
Sentiment d'injustice et d'impuissance
Le sentiment d'injustice ne le quitte pas. "Dans les restaurants, il n’y a rien. Aucun contrôle. Le pass sanitaire, plus personne n'y jette un oeil." "Nous sommes les boucs émissaires. Nous sommes tout petits. Nous sommes à peine 1200 discothèques en France. Par rapport aux bars et aux restaurants, nous ne représentons rien, déplore ce patron de quarante salariés. C’est le moyen le plus facile de taper sur les gens en leur disant : allez vous faire vacciner !"
Mais il y a aussi l'inquiétude des répercussions économiques. Comment faire face, alors que le mois de décembre représente 20 % du chiffre d'affaires de l'année de l'établissement ? Quelles seront les mesures d'aide du gouvernement ? Du chômage partiel ?
Gaëtan Delmas est également préoccupé par ses clients. Les contraintes gouvernementales auraient selon lui plus d'effets néfastes que l'inverse : "on a vu l’ambiance qu’il y a depuis la rentrée." Ces personnes dont le besoin d'évacuer la pression de la crise sanitaire pourrait les pousser à chercher d'autres lieux de fête. "Ils vont aller ailleurs. Dans des endroits qui ne sont pas professionnels comme nous. Qui n’ont pas de sécurité, qui n’ont pas de vérification du pass sanitaire, qui n'ont rien par rapport à nous."
Toulouse compte une trentaine de discothèques représentant entre 450 et 500 salariés.