De plus en plus de communes françaises renoncent au traditionnel feu d'artifice du 14 juillet. En cause, les risques d'incendies liés à la sécheresse, ou encore les craintes de débordements après les récentes émeutes. Pas d'inquiétude en Midi-Pyrénées : 92 feux d'artifice sont maintenus.
En Occitanie, peu d'annulations du traditionnel feu d'artifice, mais quelques adaptations...Dans le département des Pyrénées-Orientales qui a subi plusieurs incendies depuis le début de l'année, dont un qui a détruit plus de 1 000 hectares à Cerbère, la ville de Perpignan a choisi la prudence. C’est un "sons et lumières" à base de lasers qui sera proposé. Pour les mêmes raisons, à Nîmes, dans le Gard et à Lourdes, dans les Hautes-Pyrénées, c’est un spectacle de drônes qui va remplacer le feu d'artifice.
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Des risques liés à la sécheresse
C'est une menace de plus en plus forte sur le traditionnel feu d'artifice du 14 juillet. Les fortes chaleurs et la sécheresse entraînent de nombreux risques d'embrasement de la végétation. C'était le cas en 2022 à Escalquens, au sud est de Toulouse. Cette commune de 7 000 habitants avait dû annuler son feu d'artifice.
On était confronté à une forte sécheresse et le Préfet avait pris un arrêté d'interdiction. Si cela devait se répéter, il faudra trouver d'autres solutions.
Jean-Luc Tronco, maire (S.E) d'Escalquens
Si cette année le feu d'artifice a été maintenu à Escalquens, le maire reconnait que le réchauffement climatique pourrait bien changer la donne dans les prochaines années.
En Midi-Pyrénées, deux communes ont annulé leur feu d'artifice en raison des risques liés à la sécheresse : Portet-sur-Garonne et Lourdes, où un spectacle de drônes sera proposé. 200 dr^nes équipés de led illumineront le ciel.
Le traditionnel feu d’artifice du 14 juillet a vécu. Les enjeux climatiques ont considérablement changé la donne et il apparaît aujourd’hui indispensable de revoir nos pratiques en faisant de la place aux nouvelles technologies moins énergivores et plus durables.
Mairie de Lourdes
Les artificiers professionnels redoutent cette nouvelle concurrence et même s'ils sont formés aux risques d'incendie, de plus en plus de communes ne veulent prendre aucun risque. D'où l'inquiétude de la profession.
Ils ne veulent plus de feux d'artifice, à part dans les grandes villes. Il faut être clair : à mon avis, ils n'en veulent plus.
Michel Meurcia, artificier
Des risques de débordements
Après les émeutes du début du mois de juillet qui ont embrasé de nombreuses villes françaises, beaucoup de communes ont renoncé au feu d'artifice pour des raisons de sécurité.
La vente et l’usage d'articles pyrotechniques sont totalement interdits pour les particuliers. Le gouvernement joue la prudence dans un décret publié le 8 juillet dernier. Objectif : « prévenir les risques de troubles graves à l’ordre public au cours des festivités du 14 juillet ».
Si les professionnels ne sont bien-sûr pas concernés par cette interdiction, certaines communes craignent que ces rassemblements entraînent de nouveaux débordements.
Officiellement, aucune commune de Midi-Pyrénées n'a annulé son feu d'artifice pour des risques d'affrontements mais ils seront sous haute surveillance. A Toulouse, comme dans de nombreuses autres villes, des renforts policiers sont prévus pour encadrer les festivités.