C'est un mouvement inédit qui s'annonce à Toulouse. Vent debout contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, les avocats appellent à bloquer le système des libertés en ne participant ni aux gardes à vue, ni aux comparutions immédiates.
Leur colère est tellement grande qu'ils envisagent une action inédite : bloquer le système des libertés en refusant de se rendre dans les commissariats pour les gardes à vue et au tribunal pour les audiences de comparutions immédiates. Bloquer les procédures par leur absence, gripper le système pour être entendus, une extrémité à laquelle ils s'étaient toujours refusés jusqu'à présent. "On s'est toujours interdit de le faire. Le système des libertés, c'est notre ADN" explique Manuel Furet, le bâtonnier de Toulouse. Mais ils ont décidé de durcir le ton.
"Aucune audience ne sera tenue par des avocats. Systématiquement, on demandera le report et là où il y a la présence obligatoire d'un avocatnotamment pour les comparutions immédiates, aucun avocat ne sera désigné par l'ordre ou ne comparaîtra en soutien et à l'assistance des prévenus", prévient Manuel Furet.
Un système autonome depuis 1945
Ils s'inquiètent depuis plusieurs mois d'être les grands perdants de la réforme des retraites. Comme les médecins, les avocats sont très attachés à leur sytème autonome depuis 1945, "bénéficiaire et solidaire" souligne Manuel Furet qui indique qu'ils reversent "chaque année 100 millions d'euros au régime général". Les avocats dénoncent aussi le doublement annoncé des cotisations retraite pour les avocats qui gagnent moins de 40 000 euros par an, soient 35 % des avocats du barreau de Toulouse. Ils craignent que cette réforme si elle est actée, ne force 15 à 20% des avocats toulousains à mettre la clé sous la porte. Sans compter la baisse annoncée des prestations retraite.