En lutte depuis le 24 septembre 2021 pour dénoncer leurs conditions de travail et obtenir une reconnaissance, les sages-femmes vont observer une nouvelle journée de grève, jeudi 7 octobre. En Occitanie, pas de grande manifestation mais un appel à monter à Paris pour donner de la voix.
Les propos sont graves, les mots durs. "Nous sommes épuisées", disent en substance les sages-femmes françaises, en lutte depuis la fin du mois de septembre 2021.
Les oubliées du Ségur
Et c'est une profession tout entière qui proteste contre ses conditions de travail et le manque de reconnaissance, elle qui fait pourtant partie des trois seules professions médicales inscrites au Code de la Santé publique avec les chirurgiens-dentistes et les médecins. Grande oubliée du Ségur de la santé, elle ne supporte plus de ne recevoir aucune réponse à ses revendications. Appelle à une nouvelle journée de grève et de manifestation, jeudi 7 octobre.
Pour, dans un premier temps, améliorer des conditions de travail dégradées, les sages-femmes demandent une augmentation réelle des effectifs dans les services de maternité. Cela doit aussi passer par une révision de l'organisation des soins avec "une reconnaissance de la place de premier recours de la sage-femme pour la santé des femmes".
Auprès des femmes toute leur vie
Les sages-femmes en effet sont amenées à accompagner les femmes, de la puberté jusqu'à la ménopause, en passant par le suivi gynécologique, les grossesses et les naissances, et même la prévention concernant les violences conjugales.
Parce que "tout cela" et "pour tout cela", les sages-femmes exigent une revalorisation salariale "à hauteur de nos responsabilités et de nos 5 années d'études médicales" : il faut savoir que le niveau d'embauche d'une sage-femme aujourd'hui est de 1 600 euros par mois.
Abandonner une profession pourtant choisie
"J'ai choisi ce métier parce que je trouvais que c'était le plus beau du monde, donner la vie, accompagner les mamans", explique cette sage-femme tarnaise âgée de 45 ans, qui préfère rester anonyme. "Je le pense toujours, seulement je ne veux plus l'exercer dans ces conditions. Et je réfléchis très sérieusement à une reconversion".
La profession de sage-femme s'est mobilisée pas moins de cinq fois en un an. En grève le week-end du 25 et 26 septembre dernier. Puis dans certains établissements avec des grèves inopinées, comme à la clinique de l'Union, à Saint-Jean, près de Toulouse, dimanche 3 octobre.
Jeudi 7 octobre, elles donneront encore de la voix pour que s'arrête cette spirale infernale du "faire de plus en plus, en moins en moins de temps". En Occitanie, le mouvement devrait être bien suivi mais pas de manifestation prévue dans les grandes villes comme Toulouse ou Montpellier. Car le mot d'ordre est de se rassembler massivement à Paris, comme l'indique à France 3 Occitanie, Stéphanie Marcy, sage-femme territoriale à Toulouse. "Des départs collectifs en bus ou en train sont organisés au départ de Toulouse, mais aussi du Gers et du Tarn-et-Garonne, notamment. Je pense que la grève va être bien suivie, jusqu'à 50 % dans certains établissements, d'autant que les médecins-gynécologues jouent le jeu, soutiennent, notamment en ne prenant en charge que les cas urgents".