Quelques 100 000 hectares de terres seraient actuellement en friche en Occitanie. Pour assurer notre sécurité alimentaire, mise à mal avec le conflit russo-ukrainien, la SAFER souhaite exploiter une partie de ces friches.
Pénurie d'huile de tournesol, explosion des prix des céréales : deux mois après le début de la guerre en Ukraine, les répercussions de ce conflit menacent déjà notre sécurité alimentaire.
"La Russie et l'Ukraine représentent 30% de la production mondiale de blé. Pire encore, les tourteaux oléagineux qui servent à nourrir le bétail sont produits à 80% en Russie", détaille Frédéric André, directeur général de la SAFER ( Société d'aménagement foncier et d'établissement rural).
Des chiffres qui illustrent l'urgence à gagner en autonomie alimentaire. Dans cette optique, la SAFER Occitanie lance un appel à tous les propriétaires de terres inexploitées afin d'accroître le potentiel agricole de la région.
Objectif : 5000 hectares à remettre en culture
Dans la région, 100 000 hectares de friches seraient ainsi inexploités.
"Notre démarche reste modeste. Si nous parvenons à remettre en culture 5000 hectares, nous aurons atteint notre objectif", explique Frédéric André.
Et d'ajouter : "pour convaincre ces propriétaires, nous disposons d’un outil adapté : la Convention de mise à disposition. Elle permet de louer des terres agricoles sans être lié par un bail rural " souligne le DG de la SAFER Occitanie.
Pour booster l'attractivité de cette campagne auprès des agriculteurs, la SAFER participe même aux frais de mise en culture.
Dispositif vigifriche
Une course contre la montre est donc lancée car la culture du tournesol débute en ce moment, au printemps, et celle des autres céréales à l'automne.
Alors pour mettre la main sur ces propriétaires de friches, la SAFER dispose d'un partenariat avec le CNES. Le dispositif vigifriche permet en effet de détecter et qualifier ces terrains en jachère grâce à l'observation satellite.
"Nous venons ainsi de trouver 15 hectares de terres inexploitées près de Montpellier. Un propriétaire privé ne s'en occupait pas. Des céréales vont bientôt y être semées", relate fièrement Frédéric André.
Avis donc aux propriétaires de terres inexploitées : si vous souhaitez des revenus supplémentaires et participer en même temps à l'autonomie alimentaire de notre pays, c'est le moment de vous manifester !