Des chercheurs de Toulouse ont montré l'importance du débit sanguin dans les vaisseaux les plus fins du cerveau en début de maladie d'Alzheimer. Avec des collègues américains, ils ont mis au point de nouvelles pistes de traitement.
C'est la plus fréquente des maladies neurodégénératives. Près d'un million de personnes sont aujourd'hui atteintes en France de la maladie d'Alzheimer.
Les espoirs de la piste sanguine :
Beaucoup de pistes ont été explorées ces dernières années par la recherche, mais aucun traitement n’existe pour guérir la maladie ou en ralentir l’évolution.
Face à cette impasse, c'est une voie de recherche alternative inattendue qui a été explorée à l’Institut de mécanique des fluides de l'Université de Toulouse III (CNRS/Paul Sabatier/INP Toulouse).
Après 5 ans recherches, il a été démontré dans un laboratoire de cet Institut l'importance du débit sanguin des très petits vaisseaux du cerveau dans les premières phases de la maladie d'Alzheimer. "Alors que depuis longtemps, souligne la chercheuse Sylvie Lorthois, qui a initié ce travail depuis plusieurs années, la maladie d’Alzheimer est classée parmi les maladies neurodégénératives sans origine vasculaire".
Les globules blancs, qui adhèrent aux parois veineuses, une des clefs pour vaincre la maladie
Avec leurs collègues de l’Université Cornell (Etats-Unis), les chercheurs toulousains ont montré chez des souris atteintes d’Alzheimer que des globules blancs, appelés neutrophiles, adhèrent sur les parois des capillaires du cortex cérébral jusqu’à bloquer localement le flux sanguin.
Un anticorps porteur d'espoir
A la suite de cette découverte, les chercheurs ont administré un anticorps dirigé contre les neutrophiles, ce qui a permis une diminution du nombre de capillaires bloqués et donc, une augmentation immédiate du débit sanguin cérébral.Ces effets se sont accompagnés d’une amélioration rapide des performances dans les tâches de mémoire à court terme chez les souris.
Démontré chez l’animal, ce mécanisme pourrait donc fournir une nouvelle piste thérapeutique afin d’améliorer la cognition chez les patient atteints d’Alzheimer.
Des simulations numériques montrent en effet un impact similaire d’occlusions capillaires sur le débit sanguin cérébral chez l’homme et chez la souris.
Ces résultats porteurs d'un grand espoir pour parvenir à ralentir la maladie d'Alzheimer, ont été publiés dans la revue Nature Neurosciences le 11 février 2019.
Voir le reportage de Stéphane Compan et de Thierry Villeger :