Le père, mis en cause dans la mort du petit garçon de 4 ans dans la nuit de dimanche à lundi, risque la réclusion à perpétuité. Un juge d'instruction a été désigné.
Le parquet de Toulouse a ouvert mercredi une information judiciaire dans l'enquête sur l'infanticide d'une rare violence commis lundi par un ambulancier sur son fils de quatre ans.
L'information judiciaire a été ouverte du chef de "meurtre sur un enfant de moins de quinze ans", un crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité, et a été confiée au juge Philippe Colson, a-t-on précisé de même source.
Le père toujours hospitalisé
David G., très agressif au moment de son interpellation alors qu'il se tenait à côté du corps de son enfant, n'a pu être entendu par les enquêteurs qu'une seule fois lundi. Un psychiatre chargé de l'examiner a prescrit lundi après-midi son hospitalisation d'office dans un hôpital psychiatrique.L'enquête, qui devra déterminer les raisons de ce crime "d'une violence rarement vue" selon un enquêteur, n'est pas pour autant suspendue.
Des analyses en cours
Les enquêteurs attendent les résultats de nombreuses analyses pour déterminer si le meurtrier était sous l'empire de la drogue ou de l'alcool au moment des faits.Le procureur de Toulouse Michel Valet avait indiqué lundi que des éléments trouvés dans l'appartement du père laissaient penser qu'il était consommateur de stupéfiants. Les policiers de la Sûreté ont saisi une substance qui pourrait être une drogue dure et qui a été envoyée au laboratoire pour analyse, a-t-on appris de sources concordantes. L'ordinateur de l'ambulancier a également été emporté.
Rappel des faits
Les faits se sont déroulés lundi entre 01H45 et 02H00 dans une résidence bien tenue du quartier résidentiel de Montaudran à Toulouse.Des voisins ont vu le père sortir avec l'enfant de son immeuble "L'Arbousier", traverser un parking découvert attenant et jeter son fils par dessus une rambarde. Ce dernier a chuté d'environ quatre mètres sur le macadam.
Le père a alors rejoint l'enfant en contrebas et l'a projeté à plusieurs reprises au sol et contre un trottoir. Les secours, rapidement alertés par les voisins, ont tenté en vain de le ranimer. Le garçonnet a succombé à "un fracas crânien", selon l'autopsie.
Le père de l'enfant, qui devra être de nouveau examiné par un psychiatre pour déterminer s'il peut être entendu par le juge, n'avait jamais eu affaire à la justice et n'a pas d'antécédents psychiatriques connus.
Il avait la garde de l'enfant un week-end sur deux et la moitié des vacances à la suite d'une séparation à l'amiable avec sa compagne à l'été 2012.