Info France 3. A Toulouse, un collégien tabassé après avoir joué à 1, 2, 3 soleil version Squid Game

Jeudi 14 octobre, un élève de 5ème d’un collège de l’ouest toulousain a été passé à tabac par des camarades dans la cour de récréation. Il participait à un jeu tiré de la série événement Squid Game. Sa maman a déposé plainte ce mardi dans un commissariat.

C’est à la base un jeu d’enfant, innocent, mais qui inquiète l’Éducation Nationale depuis plusieurs semaines. Les enfants, de la primaire au collège, ont remis au goût du jour le célèbre 1, 2, 3 Soleil, mais avec de nouvelles règles.

Des règles directement inspirées de la série événement de Netflix « Squid Game ». Dans la série, les joueurs sont tués dès qu’ils perdent. À l’école, tout enfant qui bouge est "éliminé".

Coups de pied au ventre et à la tête

Problème : chez des plus grands, le jeu peut prendre parfois une tournure beaucoup plus violente. Comme à Toulouse, le jeudi 14 octobre dernier.
Lors de la pause méridienne, des collégiens de l’agglomération* jouent à 1, 2, 3 Soleil, version classique.  Mais l'un des enfants décide de faire évoluer le jeu version "Squid Game" en cours de route. "Celui qui bouge, on le tabasse".

Mon fils a pris peur et a alors voulu arrêter de jouer. Pour ses camarades, il a bougé ! Ils se sont alors mis à lui courir après. Il s'est enfui, mais l’un de ses copains lui a fait un croche-patte dans un coin du collège. Une fois à terre, ils se sont tous mis à le taper à coups de pied au ventre et à la tête !

La maman du collègien concerné.

La maman a déposé plainte

Un passage à tabac, totalement gratuit. "Un jeu a en effet dégénéré, confirme la principale de l’établissement jointe par téléphone. Tous les parents et les enfants concernés ont été reçus. Des procédures disciplinaires sont engagées." En parallèle, les enseignants de ce collège ont fait de la prévention dans toutes les classes durant la semaine.

Mais la maman de l’enfant tapé, elle, a décidé d’aller plus loin. "Je suis très choquée par cette banalisation de la violence. Les coups reçus par mon enfant auraient pu être dramatiques, selon le médecin qui l'a ausculté le jour même. Il a encore mal au ventre et ne mange plus depuis l'agression. Il ne va pas bien."

Elle a donc déposé plainte, mardi 19 octobre 2021, dans un commissariat de Toulouse pour "violences aggravées". Pour ne pas banaliser et éviter que cela se reproduise

On est sur un passage à tabac gratuit et violent. Il faut mettre un coup d'arrêt à ce type de comportements. L'école doit assumer ses responsabilités, tout comme les parents .

conclut cette maman choquée.

Un phénomène loin d’être isolé

Un enfant tapé gratuitement, le cas est visiblement loin d’être isolé. Sur un réseau social d’échanges entres enseignants toulousains, l’un deux confirme avoir assisté à plusieurs scènes de ce type ces derniers temps.
"Par rapport aux jeux dangereux, il est frappant de voir dans la cour de récré, dès qu’on la traverse, des comportements d’élèves qui se frappent gratuitement, et qui dès qu’on leur en fait la remarque, nous rétorquent "on joue". Et cela concerne tous les niveaux."

Le ministre de l’Éducation Nationale alerte parents et chefs d’établissement

Ces dérives dans les cours de récré ont même poussé le ministre de l’Éducation Nationale à encore réagir mardi 19 octobre. Jean-Michel Blanquer en a appelé à une “responsabilité” collective face à la diffusion du programme Squid Game, mêlant allégorie sociale et violence extrême.
Il s’agit de jeux qui ensuite ont une influence sur la cour de récréation en termes de jeux dangereux (...) nous avons alerté à la fois les directeurs d’écoles et les principaux de collèges sur ces phénomènes-là de façon à ce qu’il y ait une attention”, a assuré Jean-Michel Blanquer.

Tous les chefs d’établissements ont en effet reçu des messages d’alerte au sujet de ces dérives. Concernant ce phénonème Squid Game dans les établissements scolaires, le Rectorat de Toulouse n’a jamais répondu à nos questions malgré nos multiples sollicitations cette semaine.

*Nous avons volontairement choisi de préserver l'anonymat de l'enfant agressé, et de ne pas donner le nom de l'établissement concerné.

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