La Chine a demandé ce lundi aux compagnies aériennes chinoises de suspendre les vols de leurs Boeing 737 MAX 8, après le crash la veille d'un avion de même modèle d'Ethiopian Airlines. Suivie par le Royaume-Uni et la France notamment. Une nouvelle qui pourrait bien avantager Airbus.
La Chine a demandé lundi aux compagnies aériennes chinoises de suspendre les vols de leurs Boeing 737 MAX 8, après le crash la veille d'un avion de même modèle d'Ethiopian Airlines, qui effectuait la liaison entre Addis Abeba et Nairobi. Leur utilisation pourra reprendre après confirmation par les autorités américaines et par Boeing "des mesures prises pour garantir avec efficacité la sécurité des vols", a indiqué le Bureau chinois de l'aviation civile dans un communiqué.
L'Indonésie et Ethiopian Airlines ont pris la même décision. Dans la journée, la France et le Royaume Uni ont pris la même décision.
Pour la deuxième fois en quelques mois, un Boeing 737 MAX 8 s'est écrasé quelques minutes après son décollage, soulevant de nouvelles questions sur les débuts de cet appareil essentiel pour le constructeur américain. Cette tragédie survient après celle de Lion Air fin octobre. L'appareil moyen-courrier de la compagnie à bas coûts indonésienne s'était, lui, abîmé en mer de Java, tuant 189 personnes.
Une opportunité pour Airbus ?
Des avions Boeing cloués au sol et une belle opportunité pour Airbus. Depuis des années, Boeing et l'avionneur européen Airbus se disputent âprement le marché chinois, deuxième mondial et qui devrait devenir vers le milieu des années 2020 le premier devant les Etats-Unis, selon l'Association internationale du transport aérien (IATA).
Pour Pierre Condom, consultant aéronautique : ''Ces deux crashs peuvent accélérer les bonnes relations entre Airbus et la Chine. Si l'interdiction dure trop longtemps, les compagnies aériennes chinoises pourraient se tourner vers l'A320 Néo, le principal concurrent du 737 Max 8. Boeing subit une perte de confiance dans son produit, Airbus pourrait bien saisir sa chance''.
Airbus déjà bien implanté en Chine
Boeing va devoir rassurer sur la fiabilité de son dernier modèle, le 737 MAX 8. Et celà prendra du temps. Une bonne nouvelle pour Airbus qui entretient des relations avec la Chine depuis 2008. Année où le constructeur européen ouvrait sa première chaîne d'assemblage pour monocouloirs A319 et A320, la première du groupe hors d'Europe. Suivie par l'inauguration en septembre 2017 d'un centre de finition pour gros porteurs A330 à Tianjin, ville portuaire à 150 km de Pékin.
L'écrasante majorité des commandes d'Airbus en Chine concernent son moyen-courrier vedette A320. Mais avec quelque deux cents A330 dans le ciel chinois, l'avionneur européen y contrôle également 61% du marché des long-courriers. Selon l'avionneur, la Chine aura besoin d'environ 6.000 avions de ligne sur les deux prochaines décennies.