Vendredi 4 août l'EHPAD Era Caso à Montauban-de-Luchon (Haute-Garonne) a été placé sous administration provisoire pour 6 mois en raison d'importants dysfonctionnements dans l'établissement depuis plusieurs semaines. Un proche d'une résidente témoigne.
Après plusieurs visites de l'Agence régionale de santé (ARS), des signalements des familles et des personnels, l'EHPAD, Era Caso, auparavant géré par la ville de Bagnères de Luchon a été placé sous administration provisoire pour "dysfonctionnements graves".
Durant 6 mois, l'établissement situé à Montauban-de-Luchon sera géré par le DRH de l'hôpital de Saint-Gaudins. Il aura pour mission "de restaurer la continuité de la prise en charge, garantir la sécurité et la bientraitance des résidents", mentionne le communiqué de l'ARS.
Au cours de deux visites de contrôle sur le site, en février dernier et au début du mois d'août, l'ARS a mis en lumière des problématiques concernant "les domaines de la gouvernance, de l’organisation, de la continuité, de la qualité et de la sécurité des soins, de l’accompagnement et du respect des droits des personnes accueillies."
France 3 a recueilli la parole de Robert Ardit, fils d'une résidente de l'EPHAD de 98 ans. Sa mère vit dans cet établissement de Haute-Garonne, depuis 4 ans et il va la voir tous les jours. En tout ce sont 65 résidents qui y vivent.
Une dégradation de la prise en charge
Robert Ardit pèse ses mots, il ne veut pas envenimer ses mauvaises relations avec l'EPHAD. Selon lui, les dysfonctionnements auraient commencé après le départ de l'ancienne directrice de l'établissement, il y a plusieurs mois. Depuis, la nouvelle gérance est assurée par un comité de direction, des membres de l'établissement médical et de la municipalité.
Il constate une dégradation de la prise en charge des résidents depuis plusieurs mois. Il raconte : " Ma mère a un problème d'incontinence urinaire et on lui a reproché de mal gérer les protections urinaires qu'on lui met le matin dans la chambre, à 98 ans quand même ! "
Après s'être plaint auprès du personnel et du comité de direction de la situation, Robert Ardit affirme avoir reçu des menaces d'exclusions concernant sa mère. Depuis, il explique : "j'achète des protections moi-même, quand le ménage n'est pas fait pour je ne sais quelles raisons, je le fais et je change les poubelles pleines de protections urinaires".
7 résidents transférés dans un autre EPHAD
Il y a plusieurs semaines, le personnel de l'établissement exprimait aussi son mal-être au travail. Robert Ardit se souvient : " Il y avait des banderoles et des panneaux devant l'établissement qui disaient : burn-out du personnel, 65 résidents en danger".
La semaine dernière, 7 résidents ont été transférés vers d'autres EPHAD du département. Dans un communiqué l'ARS a ajouté : "Les ressources du territoire ont été mobilisées pour renforcer la prise en charge médicale et paramédicale au sein de l’établissement." Des saisines sont en cours pour établir l'origine de ces graves dysfonctionnements.
(Avec Emmanuel Wat)