En mai 2018, des anti-ours avaient organisé une grande manifestation à Labastide-de-Serou en Ariège, pour s'opposer à un rassemblement d'associations environnementales. Un rassemblement vécu comme une provocation. Ils avaient été condamnés à des peines d'amende. Leur procès en appel aura lieu à Toulouse, ce jeudi 28 septembre.
C'est un rassemblement qui a mal tourné et qui illustre les tensions entre pro et anti-ours. Le 5 mai 2018, Labastide-de-Serou (Ariège) doit accueillir un rassemblement de 15 associations écologistes. L’objectif est de dresser un état des lieux de l’environnement, sur fond de défense de la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées. Une provocation aux yeux des "anti-ours".
Finalement, quelque 750 personnes, selon la police, viennent manifester contre cette réunion organisée dans cette commune ariégeoise d’environ 1.000 habitants. L’ambiance est tendue. Les contre-manifestants sont tenus à l’écart de la salle des fêtes par un important cordon de CRS. Cette opération a été organisée notamment par les associations anti-ours (ASPAP), la Fédération des chasseurs et les syndicats agricoles (FDSEA, JA).
Le rassemblement dégénère, des militants sont agressés, des pierres jetées, ce qui nécessite l'intervention des CRS.
Le 18 octobre 2022, six leaders d'associations anti-ours comparaissent devant le tribunal correctionnel de Foix, en Ariège. Ils sont poursuivis pour "délit d’entrave concertée à la liberté de réunion". En clair, d'avoir perturbé ce rassemblement d'écologistes. 2000 personnes viennent les soutenir, un nouveau bras de fer - mais bien plus pacifique - s'engage à l'extérieur du Tribunal.
Le 29 novembre 2022, les six anti-ours sont finalement condamnés à trois mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende. Une peine qui va au-delà des réquisitions du procureur.
Procès en appel à Toulouse
Ce jeudi 28 septembre 2023, aura donc devant la Cour d'appel de Toulouse, le procès en appel des six personnes condamnées. Pour la section Occitanie de l'association "France nature environnement", ce procès est très attendu. Car pour elle, "l’enjeu de ce procès concerne bel et bien la liberté d’expression, et la censure de cette dernière par la force et l’intimidation, trop souvent pratiquée en toute impunité par certains acteurs, en particulier dans ce département (Ariège)".