À Blagnac, en Haute-Garonne, une association de passionnés d'aéronautique propose de pratiquer l'aéro-archéologie. Une discipline qui consiste à faire revivre l'histoire des avions et des navigants grâce à la découverte de débris d'avions oubliés.
De bonnes chaussures, de l'eau et un chapeau. L'équipement typique d'un archéologue, que l'on recherche des vestiges romains...ou des vestiges aéronautiques.
Ce jour-là, les membres de l'association aéro-recherche se lancent à la recherche d'un ancien Breguet 14. L'appareil appartenait aux lignes aériennes Latécoère. Georges Paillant en était le pilote. En route vers Marseille, le biplan se crashe le 6 novembre 1924 dans une forêt au nord de Beziers (Hérault), à Cabrerolles. Des informations utiles pour tenter de remettre la main sur ce modèle d'avion dont il ne reste plus que 3 exemplaires dans le monde.
Une expertise minutieuse
Après plusieurs heures de marche sur un relief escarpé, l'équipe localise des premiers débris d'avion.
"On est en présence de tendeurs d'ailes. Ça prouverait peut-être que le début du crash a eu lieu ici. Il est possible que l'avion ait accroché avec l'aile gauche puis se soit écrasé plus loin" décrypte Olivier Jordan membre de l'association Aéro-recherche.
Fort de plusieurs années d'expérience dans la discipline, ce Toulousain est capable d'analyser et d’identifier le type de l’avion dont proviennent des restes. Mais aussi de reconstituer les conditions d'un crash (accident, combat...).
Quelques mètres plus loin, son expertise lui permet de découvrir un moteur et un pot d'échappement très caractéristique. "C'est vraiment la signature du Breguet 14. Ce pot en forme de cornemuse, c'est unique au monde. Si on avait un doute sur l'avion, on n'en a plus aucun, c'est vraiment l'avion qu'on recherchait", se réjouit Olivier Jordan.
Grâce au travail des équipes une stèle sera bientôt installée par la commune en hommage au pilote décédé dans l'accident. Mais avant cela, il leur faut d'abord évacuer de la forêt les précieux vestiges à la force des bras.
Bientôt au musée
Des témoins d'une histoire aéronautique oubliée qui seront ensuite présentés dans une salle du village. Une partie pourrait ensuite êre valorisée dans le musée de l'Envol Pionniers à Toulouse.
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"Ce sont des vestiges uniques, retrouver un avion de 100 ans c'est comme si on redécouvrait la caravelle de Christophe Collomb. L'histoire de cette ligne aéropostale rend cet avion unique" se réjouit Gilles Collaveri, Président de l'association Aéro-recherches.