Le frère Alain Richard, 90 ans, quitte Toulouse, où il avait initié en 2007 le mouvement devenu européen des cercles de silence pour dénoncer l'enfermement des étrangers sans papiers
Bon pied, bon oeil, l'humour toujours caustique, le frère franciscain Alain Richard quitte Toulouse, où il était arrivé il y a 15 ans, pour "prendre sa retraite" en Avignon.
Ce militant de la non-violence est l'un des fondateurs des cercles de silence, ces manifestations qui, le dernier mardi de chaque mois réunissent depuis octobre 2007 jusqu'à plusieurs centaines de personnes sur la place du Capitole pour dénoncer les conditions de rétention des sans papiers. Une "invitation à écouter sa conscience", qui a fait boule de neige. Depuis 2007, plus de 150 cercles de silence ont essaimé en France et en Europe.
Entré dans l'ordre franciscain à l'âge de 23 ans, ingénieur agronome de formation, le frère Alain Richard a notamment milité dans les "Brigades Internationales pour la Paix" au Guatemala d'où il s'est fait expulser par la dictature. Mais c'est aux Etats-Unis, à Okland qu'il a expérimenté pour la première fois les cercles de silence pour sensibiliser la population aux dangers du nucléaire. Ce qui lui a valu d'être arrêté par la police américaine une trentaine de fois. Lors de ses séjours à Chicago et Las Vegas, il s'est également illustré dans la défense des travailleurs pauvres et la lutte contre la guerre et l'économie de marché.
Alain Richard est l'auteur d'"Une vie dans le refus de la violence", aux éditions Albin Michel.
Son portrait, réalisé par Stéphane Compan et Denis Hémardinquer, samedi après-midi, lors des adieux du frère Alain Richard :
Revoir ici le magazine "Les moines de la place du Capitole", réalisé en 2010 par Vincent Albinet et Olivier Denoun :