Après sept longs mois d’arrêt forcé et de rideau baissé, les cafés et bars rouvraient ce matin, pour le plus grand bonheur des clients et du personnel. Certains étaient là dès l’ouverture pour fêter l’évènement tant attendu. Un « café des retrouvailles » à la saveur particulière.
« Deux cafés allongés s'il te plaît » entend-on derrière le bar… l’odeur du café, le bruit des boissons qui coulent dans les tasses toutes chaudes, à peine sorties du lave-vaisselle qui n’a pas tourné pendant plusieurs mois… des sons et des odeurs presque oubliés après une fermeture si longue. Et pourtant les automatismes reviennent vite. «C’est comme le vélo, apparemment ça s’oublie pas ! » confie Inès Dussert, l'une des employées du Bar du matin, une institution toulousaine du quartier des Carmes, vieille de 200 ans.
Les clients sont revenus, même sur les réseaux sociaux, on a eu plein de messages encourageants : « il nous tarde de revenir, on sera là pour l’apéro". On est très contents de pouvoir rouvrir, sept mois sans travailler, c’est difficile ! »
Ce matin aux alentours de 9h, une trentaine de clients étaient déjà présents au "Bar du matin". Toutes les tables disposées sur la terrasse étaient occupées. Cette institution de Toulouse tourne autour des 300 clients par jour en temps normal. Pour les sept personnes qui y travaillent comme pour la patronne de l’établissement, la joie se lisait sur les visages ce matin.
Petite nuit évidemment et hier soir c’était comme si je préparais mon cartable pour une rentrée scolaire au collège, mais une chose est sure, il y a beaucoup d’envie et de joie.
Et pourtant, la patronne a 21 "rentrées scolaires" à son actif. Mais celle-ci est tout à fait spéciale. Elle ajoute : "Je veux oublier et résolument rester optimiste. On pourrait faire la litanie des difficultés éprouvées et celles à venir probablement mais la joie de retrouver nos clients l’emporte sur l’inquiétude. Les automatismes vont vite revenir je pense. A chaque fois que je croisais les clients dans le quartier ces derniers mois, c’était toujours très chaleureux, on s’est manqué mutuellement. Si on fait ce métier, c’est qu’on aime les gens et l’échange. Ce sera un petit café ce matin en terrasse et ce soir un verre de vin vraisemblablement !"
Certains clients fidèles n’auraient manqué le « café des retrouvailles » pour rien au monde :
"On s’est levés un peu plus tôt aujourd'hui pour avoir le plaisir de boire ce premier café en terrasse avant d’aller au travail. Clairement, cela nous a manqué, on va retrouver une vie sociale après le couvre-feu et le métro-boulot-dodo. Ça va être vraiment agréable de reprendre nos habitudes, le resto est déjà réservé pour ce soir !"
Pour l’instant seules les terrasses peuvent accueillir des clients. Alors pour compenser le manque à gagner avec les intérieurs fermés au public, les terrasses se sont « étendues » un peu partout sur les trottoirs, avec l’autorisation de la ville.