La loi zéro artificialisation nette (ZAN) visant à protéger les sols et lutter contre l’étalement urbain pourrait-elle menacer l'accessibilité au logement et le développement économique de la plus grande métropole d'Occitanie ? Toulouse arrive en tête des villes les plus affectées par cette loi d'après le dernier baromètre Arthur Loyd.
Le 7ème baromètre Arthur Loyd paru le 21 janvier 2024, qui calcule l'impact de la loi "Climat et résilience" et pose un objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) à l'horizon de 2050, fait apparaître que Toulouse (Haute-Garonne) arrive en tête des villes les plus impactées par cette loi.
Toulouse confirme son statut de ville la plus attractive de France
Toulouse est devenu la ville la plus attractive de France en 2023, selon le Baromètre Arthur Loyd. Et pour cause, la métropole affiche une vitalité économique resplendissante avec des chiffres exceptionnels en matière de création d'emplois. Capitale de l'industrie aéronautique et spatiale, Toulouse attire une population diplômée à haut potentiel innovant.
[#ConseilTM]
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) February 8, 2024
« Je me félicite du palmarès qui a été publié il y a quelques jours, par le très référencé cabinet Arthur Loyd, plaçant la métropole de #Toulouse au premier rang de toutes les métropoles ! » 🎙️ pic.twitter.com/3AghGdbH2Q
L'attractivité de la ville rose ne repose pas uniquement sur ses performances économiques et technologiques, mais également sur sa qualité de vie avec une offre immobilière qui reste accessible et ses projets écoresponsables en faveur de la transition écologique.
Cette vitalité démographique et le dynamisme économique de la ville et de son agglomération ne vont pas sans une forte pression sur l'artificialisation des sols.
Toulouse et sa métropole impactée par la mise en œuvre du ZAN
D'après le dernier baromètre Arthur Loyd, paru en janvier 2024, la métropole toulousaine serait particulièrement impactée par la mise en place du "zéro artificialisation nette" (ZAN) visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de lutte contre l'artificialisation des sols dans le cadre de la loi climat et résilience du 22 août 2021.
L'objectif de cette loi est de diviser par deux, d'ici à 2030, l'étalement urbain afin de préserver les terres agricoles et forestières avant un arrêt total à l'horizon 2050.
La 7e édition du baromètre Arthur Loyd révèle que Toulouse se classe en tête des villes qui devraient connaître entre 2021 et 2030 un déficit de terres pour l'urbanisation avec 3 155 hectares manquants.
Quel impact sur le développement économique et le logement
L'espace devient une ressource rare et limitée et cette situation n'est pas sans conséquence.
Le développement économique et la politique de réindustrialisation portée par les filières "vertes" vont nécessiter d'importantes disponibilités foncières. La raréfaction des terres va donc peser sur les prix de l'immobilier et risque d'impacter lourdement les ressources financières des entreprises.
Autre effet de la mise en œuvre du ZAN, l'augmentation des prix des logements. Aussi bien à la location qu'à l'achat. Une situation qui pourrait accentuer le manque de logement.
Un casse-tête pour les élus locaux qui vont devoir se répartir la pénurie foncière pour construire des logements, des services et infrastructures publics ou encore des commerces.
Une étude que le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc, tempère : "En réalité, il ne s’agit pas de la métropole toulousaine, mais de ce qu’Arthur Loyd appelle la zone d’influence des métropoles. Le cabinet additionne donc les consommations foncières de la collectivité à celles de tous les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) qui l’entourent. Or, celle de la métropole a été extrêmement vertueuse" et de préciser "Les 3155 hectares représentent donc la consommation foncière des EPCI autour de Toulouse qui ont davantage consommé d’espace".
Quoi qu'il en soit, les élus locaux vont devoir faire face au défi de la transition écologique et réfléchir à la mise en place du ZAN tout en relevant le défi démographique et donc du logement comme du développement économique du bassin toulousain.