Des salariés d'Astrium Toulouse, réunis ce vendredi en assemblée générale, ont décidé d'une grève et d'une manifestation jeudi prochain, pour refuser
le plan de suppressions d'emplois d'Airbus Group (ex-EADS) qui frappe particulièrement leur unité de fabrication de satellites.
"L'assemblée générale des salariés d'Astrium à Toulouse a voté la grève pour la journée de jeudi sur le site toulousain. Nous prévoyons aussi une manifestation dans la ville, du Capitole vers la préfecture, et allons demander une audience au préfet", a annoncé le délégué syndical CGT d'Astrium, Michel Molesin. Ils avaient déjà défilé début février après l'annonce de la suppression de 396 postes à Toulouse.
Selon ce représentant du syndicat au comité européen du groupe, des mouvements de grève ont déjà eu lieu vendredi sur les sites d'Astrium situés à Elancourt dans les Yvelines et près de Bordeaux.
Ces salariés "refusent le plan social qui est injustifié au regard des résultats de l'entreprise", a commenté M. Molesin. "Supprimer des emplois dans une entreprise où les commandes et les bénéfices sont en hausse - même si la profitabilité n'atteint pas les niveaux que veulent les actionnaires - on considère que c'est une provocation", a-t-il insisté.
Après avoir déjà manifesté devant le siège de leur maison-mère Airbus Group, les salariés d'Astrium veulent à présent "alerter l'État". Ils réclament une table ronde État-syndicats-direction pour parler de l'avenir du groupe et plus généralement de la filière aéronautique et spatiale en France et en Europe.
Le groupe d'aéronautique et de défense européen avait détaillé fin janvier un plan de 5.800 suppressions d'emplois sur environ 144.000 salariés, qui épargne sa filiale d'avions commerciaux Airbus mais frappe les activités spatiales et de défense au nom de "la compétitivité". En France, Astrium est le plus visé avec 1.070 suppressions d'emplois sur environ 7.000 salariés, dont 396 suppressions à Toulouse, 309 aux Mureaux dans les Yvelines et 213 près de Bordeaux.