Elise Jacobs, épouse Bouthors, a été arrêtée et incarcérée à la prison Saint-Michel en juillet 1944. Le 19 août, Toulouse est libérée, l'adolescente échappe aux derniers trains vers l'Allemagne. Elle participait dimanche 18 août 2019 à la commémoration de la libération de la ville rose.
Elise Jacobs a 14 ans quand elle fait son entrée dans la prison Saint-Michel de Toulouse. Le 1er juillet 1944...
La jeune fille, née en Allemagne, vit à Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, depuis 1935. Ses parents, opposés au régime nazi, se sont réfugiés en France. Son père est même mobilisé en 1939, sous l'uniforme français.
Mais en 1943, il faut à nouveau se cacher. La famille se réfugie, quand le besoin s'en fait sentir, dans une maison à la campagne. Le père d'Elise est arrêté le 7 mars 1944. Transféré en Allemagne, il sera exécuté le 11 mai de cette même année à Sarrebruck, où son corps repose désormais.
Elise et sa mère, elles, sont interpellées en juillet 1944. Leur nationalité, leur nom de famille - Jacobs - les rend vulnérables, même si elles ne sont pas juives. Elles sont incarcérées le 1er juillet à la prison Saint-Michel de Toulouse.
Quelques jours plus tard, elles sont transférées à la caserne Cafarelli, où les femmes et les enfants juifs sont internés. Elise voit partir un dernier convoi vers l'Allemagne, trois jours avant la libération de Toulouse. "Quand on voit ça à 14 ans...", souffle-t-elle, très émue.
Le 19 août 1944, alors que les Allemands, tenaillés entre les avancées des Alliés, au nord comme au sud, s'apprêtent à quitter la ville rose, les maquisards libèrent tous les prisonniers de Saint-Michel et de la caserne Cafarelli. Elise est libre...
Mais le calvaire n'est pas fini. De retour à Tarbes, la famille Jacobs ne peut que constater que ses deux logements ont été "réquisitionnés". Le combat continue...
Aujourd'hui âgée de 90 ans, Elise Bouthors a à coeur de témoigner de son histoire, auprès des plus jeunes. Ce dimanche 18 août 1944, jour de commémoration de la libération de Toulouse, elle a franchi le seuil de la prison Saint-Michel, pour la première fois, depuis 75 ans...
Voir le reportage d'Emmanuel Wat et Eric Coorevits, de France 3 Occitanie :