Manifestation devant le Rectorat de Toulouse pour les élèves en situation de handicap

Rigueur budgétaire oblige, l’académie de Haute-Garonne revoit le dispositif des classes adaptées à la prochaine rentrée scolaire. Les AVS sont les plus exposées. Parents d’élèves, AVS, professeurs, syndicats mécontents se mobilisent devant le Rectorat de Toulouse. 

Fin juin, les enseignants des classes d’enfants en situation de handicap, les CLIS (primaire) et les ULIS (collège et lycée) ont appris que leurs effectifs d’élèves augmenteraient, passant désormais de 12 à 15 enfants par classe (pour un quota de 10 élèves lors de l'application de la loi 2005 sur le handicap). En Haute-Garonne, cette décision académique s’accompagnerait aussi de la réduction du temps de travail des AVSco passant d’un temps partiel de 80% à 50%. Il y a deux ans, les AVSco étaient recrutées à temps plein. Petit à petit, la profession est de plus en plus précaire. Professeurs, parents d'élèves, syndicats, AVS ont écrit au recteur pour exprimer leurs inquiétudes à la rentrée scolaire prochaine. Le recteur recevait une délégation cet après-midi tandis que plusieurs personnes étaient mobilisées devant le bâtiment du Rectorat de Haute-Garonne.  

Les auxiliaires de vie scolaire ou AVS sont les bras droits des professeurs spécialisés dans les classes accueillants des enfants en situation de handicap. On distingue les AVSi (elles s’occupent individuellement d’un élève) et les AVSco (les plus répandues puisqu’elles épaulent un seul professeur spécialisé dans une classe unique d’enfants souffrants de différents troubles multiples ou associés). Elles travaillent main dans la main avec le professeur qui réparti souvent les enfants par groupe de travail dans sa classe unique où se côtoient des enfants d'âges différents, de facultés d'assimilation différentes, de problématiques différentes. L'AVSco crée du lien, s'attache à s'occuper des élèves plus en difficulté, accompagne le professeur dans les activités, conduit les enfants en classe d'inclusion... Depuis plusieurs années, cette profession est souvent sous-évaluée et a fait l'objet de plusieurs mouvements sociaux dans toute la France.

Le Rectorat se défend en exposant une vision plus globale du nouveau dispositif : davantage d’inclusions dans les classes dites « ordinaires » pour les enfants handicapés et des contrats CUI (contrat unique d’insertion de 20h minimum pour des demandeurs d'emploi) déployés pour tel ou tel enfant au cas par cas (sans aucune qualification requise) à la place du temps de travail réduit des AVS (Bac à Bac+2 et formation spécifique : les personnels exerçant les missions d’AVS bénéficient d’une formation générale de 60 heures durant la première année d’exercice et ce, quel que soit leur mode de recrutement. Ensuite, elles ont des modules d'approfondissement pour compléter leur formation). Olivier Dugrip, recteur de l'académie de Toulouse, indique que 188 personnes en emplois aidés seront recrutés pour palier à la disparition de 30% du temps de travail des AVS à la rentrée 2013-2014.

AVS, une profession sous-estimée mais peut-être en voie de professionnalisation


Paradoxalement, plusieurs pistes sont étudiées par la ministre déléguée chargée de la réussite éducative George Pau-Langevin afin de professionnaliser le métier d'AVS. Un rapport sur cette question lui a été remis fin juin. Plusieurs pistes de travail sont proposées dans ce document : œuvrer pour davantage de continuité dans les dispositifs d'accompagnement mis en place tout au long de la scolarité des élèves en situation de handicap. Actuellement, les AVS ont des contrats de 6 ans, non renouvelable. Elles doivent ensuite passer des concours ou se former à d'autres métiers comme éducateur spécialisé, par exemple, par les concours internes de recrutement de l’éducation nationale et la VAE. Pourtant, avec des années de pratique, elles connaissent de mieux en mieux le public spécifiques des enfants en situation de handicap qui demande tact, subtilité et attention.

D'après ce rapport, un nouveau diplôme : «AJH» ou «AJSH» (Accompagnant de Jeune Handicapé ou Accompagnant de Jeune en Situation de Handicap) pourrait voir le jour. C'est en tous cas ce qu'il préconise. Les disparités départementales perdurent dans la valorisation de la profession d'AVS.

Le reportage de Sandrine Mörch et Virginie Gasnier :



Un numéro Azur
"Aide Handicap Ecole" a été mis en place par le ministère en août 2007 et s'inscrit dans la lignée de la loi du 11 février 2005 qui considère que tout enfant est de droit un élève.

Par téléphone
0 810 55 55 00 (coût d'un appel local depuis un poste fixe)
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Par messagerie
Contact courriel : aidehandicapecole[@]education.gouv.fr
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