Jean-Marie Le Pen est à Toulouse ce samedi en soutien au candidat FN Serge Laroze. Des manifestations ont eu lieu contre le président d'honneur du Front National et son parti.
Un collectif contre l'extrême droite a rassemblé soixante-dix manifestants samedi à Toulouse pour protester contre la venue dans la ville de Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du Front national, huit jours avant le premier tour des municipales.
Réunis symboliquement devant l'ancienne maison d'arrêt Saint-Michel, les manifestants voulaient rappeler que "c'est là qu'avait été guillotiné, en 1943, le militant communiste et résistant Marcel Langer, juif polonais". "Ensemble, reprenons les valeurs de la Résistance", a lancé l'avocat Pascal Nakache, président de la section toulousaine de la Ligue des droits de l'homme (LDH).
Pour nous, le FN ne sera jamais un parti comme les autres. Nous continuerons toujours de dénoncer ses idées réactionnaires et xénophobes alors qu'une part croissante de la population est séduite par le discours très habile de Marine Le Pen qui vend du rêve pour cacher le cauchemar que le FN nous prépare.
Le conseiller municipal sortant Jean-Christophe Sellin (Parti de gauche), tête de liste de "A Toulouse Place au Peuple", a fustigé le candidat FN à Toulouse, Serge Laroze: "il fait des mots croisés dans la pure filiation fasciste et je pèse mes mots", a-t-il dit. M. Laroze, conseiller régional de Midi-Pyrénées, a récemment diffusé dans ses tracts et sur internet une grille de mots croisés dont les définitions ciblaient avec insistance les gens du voyage, les musulmans et certains quartiers de Toulouse définis comme "centre du recrutement du Jihad" ou "drive-in" de la drogue.
Meeting de soutien à Serge Laroze
Dans l'après-midi, le meeting de Serge Laroze devait être placé sous haute surveillance policière sur l'île du Ramier, alors que les militants de l'Union antifasciste toulousaine (UAT) appelaient à manifester à proximité.Le président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, 85 ans, a assuré qu'il serait réélu en mai au Parlement européen où il siège depuis 30 ans et que sa fille Marine remporterait la présidentielle de 2017. Devant quelques centaines de partisans réunis pour un "repas patriotique" et un meeting, M. Le Pen a affirmé, huit jours avant le premier tour des municipales: "Cette élection est la première d'une série qui doit conduire - j'en ai le sentiment profond - à l'élection de Marine Le Pen en 2017".
Evoquant son propre avenir, il a lancé: "Il y a trente ans que je suis au Parlement européen et je vais y retourner, si le patron ne me rappelle pas trop vite". La plus grande part de son discours a été consacrée à l'Europe, présentée comme un "carcan", "une espèce de monstre", "une dictature qui ne dit pas son nom". "L"immigration nous ruine", a-t-il également répété, peignant "une France dévastée" et "un monde qui va devenir tragique".
M. Le Pen a discouru pendant une cinquantaine de minutes, assis sur scène, au côté de Serge Laroze, 73 ans, conseiller régional de Midi-Pyrénées
et tête de liste du FN pour les municipales à Toulouse. Crédité de 6% d'intentions de vote dans les sondages, M. Laroze a décrit la ville comme la capitale des "recruteurs du jihad" et prôné, pour les cantines scolaires, "des nourritures de chez nous" en s'exclamant: "non au hallal, oui à la saucisse de Toulouse!".