La 24ème édition du festival TV de Luchon se tient du lundi 7 au dimanche 13 février 2022. Un moment clé pour les professionnels du secteur et organisateurs, afin de promouvoir l’audiovisuel francophone et lancer de nouvelles productions.
À Bagnères-de-Luchon, au milieu de l’un des plus beaux domaines skiables de Haute-Garonne et des Pyrénées, une kyrielle de personnalités publiques, de pointures de l’audiovisuel francophone, et de curieux. Le festival TV de Luchon reprend tout doucement possession du lieu pour sa 24ème édition. L’année dernière c’est sur internet qu’a eu lieu cette réunion phare du monde télévisuel français, à cause de l'épidémie de Covid-19.
Pour faire la promotion de son festival, Christian Cappe répond toujours présent, même s’il doit forcer un peu sur sa voix. Le fondateur et directeur général de l’événement est un peu malade, mais pas de quoi émousser son exaltation. Cette année, il lance les premières "Rencontres Professionnelles".
Du "lobbying" pour défendre l'audiovisuel francophone
"C’est une grande innovation" détaille Christian Cappe. "Mon idée c'est de partager, d'échanger, de se passionner sur des sujets". Lors de sept séminaires, des équipes de 10 à 15 professionnels - des producteurs, des réalisateurs, des diffuseurs, des décideurs politiques, etc. – vont se réunir à huis clos pour discuter de l’avenir du secteur audiovisuel.
"Le but, c'est vraiment qu'ils puissent échanger sans langue de bois, qu'ils puissent s'exprimer librement" précise Khadija Chopin, chargée d'organiser ces réunions d'experts. Sur la table, plusieurs sujets comme le genre et la diversité, l'adéquation entre tournage et développement durable, ou encore une réflexion sur la politique audiovisuelle pour le secteur de la fiction et du documentaire.
"Toutes ces personnes vont établir des propositions pour attirer l’attention des pouvoirs publics". Un "Livre Blanc" où seront rassemblées les propositions réglementaires ou opérationnelles formulées, sera ensuite présenté au Ministère de la Culture et au Ministère de la Francophonie. "Avec l’UNION francophone [NDLR: co-organisatrice] et le festival, on va faire du lobbying" pour promouvoir et valoriser les créations, surenchérit-elle.
Neige, soleil, et business
L’un des objectifs poursuivi par le festival : le réseautage, dans un cadre d’exception. "C’est un moment de détente, avec de bonnes choses à manger… Luchon il faut quand même y aller. Et une fois qu’on est arrivé jusqu’en haut, généralement on n’a pas très envie d’en repartir" s’amuse Christian Cappe.
On a tous les atouts pour favoriser le réseautage. Naturellement des projets émergent, sans même que les organisateurs le sachent
Christian Cappe, directeur général du Festival TV de Luchon
De la neige, du soleil, des documentaires et des fictions présentés en avant-première, et depuis cette année, des repas organisés midi et soir par le festival pour favoriser les discussions en professionnels. Même en montagne et autour d'un bon vin, "business is business".
Quelques projets sont nés ici, à l’image de la comédie "J’irai au bout de mes rêves", en compétition cette année dans la catégorie fiction. "Samuel Allain-Abitbol, qui jouait dans Plus Belle la Vie, a rencontré pendant l’édition de 2019 la réalisatrice Stéphanie Pillonca", se souvient Christian Cappe. "Ils ont accroché, et elle a ensuite décidé d’écrire un film pour lui", inspiré de cette rencontre et du handicap de l’acteur, la trisomie 21.
Retrouver une affluence d'avant-covid
Malgré la crise sanitaire et une voilure réduite côté événements, l’organisation mise sur l’innovation et l’optimisme. "On a repris les choses en main" assure Christian Cappe. Même si les annulations et chamboulements de dernière minute dus à la Covid-19 risquent de peser encore sur cette édition, il espère que l’édition rassemblera près de 13.000 spectateurs cette année – les chiffres d’avant-pandémie.
Prochaine étape visée par le directeur général : mettre en avant les jeunes talents, pour que Luchon s’inscrive un peu plus comme le rendez-vous incontournable des amoureux du petit écran.