Municipales à Toulouse : selon un dernier sondage, l'écart se resserre entre Jean-Luc Moudenc et Antoine Maurice

49,5 % d'intentions de vote pour Jean-Luc Moudenc, contre 50,5 % pour Antoine Maurice : selon un dernier sondage IFOP-Fiducial publié par "la Dépêche du Midi", l'écart se resserre encore entre le maire sortant et son adversaire, à 3 jours du second tour de l'élection municipale à Toulouse.

 

Le second tour de l'élection municipale à Toulouse s'annonce des plus serrés : selon un dernier sondage, réalisé par l'institut IFOP/Fiducial pour le compte de "La Dépêche du Midi" et de Sud-Radio, l'écart se resserre au plus juste entre les deux finalistes, le maire sortant Jean-Luc Moudenc et son challenger Antoine Maurice .

Cet écart - tel que photographié par les sondeurs entre le 20 et le 23 juin dernier auprès d'un échantillon de 807 électeurs - n'est que de 1 %, en faveur de la tête de liste "Archipel Citoyen" : 50,5 % contre 49,5 % à l'élu en place.

Publié par l'institut IFOP pour le compte de la liste "Archipel Citoyen" le 29 mai dernier,  le premier - dans l'ordre chronologique - des trois sondages réalisés sur le Chef-Lieu de la Haute-Garonne à l'approche du second tour de l'élection municipale, donnait sa tête de liste, Antoine Maurice, vainqueur par un écart de 52 % des intentions de vote contre 48 % en faveur de Jean-Luc Moudenc.

De 4 à 1 point d'écart

Le deuxième sondage, réalisé par l'institut BVA le 15 juin, voyait le maire sortant grapiller une partie de son retard, avec un score de 51 - 49 à l'avantage de son concurrent.

Dix jours plus tard - et à tout juste 4 jours de l'échéance - l'écart s'est encore resserré pour aboutir à la plus étroite des marges : 1 % seulement sépare les deux protagonistes.

La clé de ce scrutin résidera sans-doute dans le taux de participation, donc de mobilisation des électeurs de chaque camp.

Le sprint final

Au 1er tour en effet, le dimanche 15 mars dernier, seulement 37 % des électeurs toulousains s'étaient déplacés dans les bureaux de vote (le début de la crise du Coronavirus était dans toutes les têtes).

Du coup, pour confirmer sa progression et espérer l'emporter sur le fil, le Maire sortant (soutenu par Les Républicains et la République en Marche) fait un ultime effort, dans cette dernière ligne droite, pour mobiliser les habitants de la ville rose sur les réseaux sociaux.

C'est d'ailleurs pour la même démarche qu'a opté son adversaire : même s'il rassemble une coalition des plus larges, de l'extrême gauche (France Insoumise et PCF) à la gauche modérée (PS, PRG, Génération.s, Place Publique) Antoine Maurice rappelle sur les réseaux sociaux qu'il porte d'abord et avant tout les couleurs d'Europe-écologie-les-Verts et qu'il place donc les question d'environnement au centre de son programme pour Toulouse.

Le ton est monté entre les deux camps au fur et à mesure que l'échéance se rapprochait et que le duel final s'annonçait serré.

Face à l'éventail des propositions figurant dans le programme de la liste "Archipel Citoyen", Jean-Luc Moudenc a en quelque sorte "droitisé" son discours, en faisant de la sécurité le thème central des derniers jours de sa campagne, avec le slogan : "aimer Toulouse, protéger les Toulousains".

L'arithmétique ou la dynamique

Cependant, pour le politologue Stéphane Baumont (*), "avec la marge d'erreur de plus ou moins 2 % inhérente à tout sondage, cette étude ne doit pas être prise au sens arithmétique mais comme le reflet d'une dynamique : soit le maire sortant l'emportera d'extrême justesse, soit il perdra de très peu... Un peu comme lors de l'élection présidentielle de 1974 (Valéry Giscard d'Estaing avait battu François Mitterrand sur ce même score de 50,5 à 49,5 ndlr)".

Le rassemblement des diverses îles qui composent l'archipel citoyen montre qu'un résultat peut être supérieur à la somme résultant de l'addition de ses différentes composantes. De plus, le principal acteur entre les deux tours de cette élection, séparés de 3 mois et demi, a été le coronavirus. Jean-Luc Moudenc est condamné à exploiter le thème de la sécurité alors qu'il n'est pas très mobilisateur au-delà de son électorat traditionnel. Toulouse compte 12 000 nouveaux arrivants par an, qui ne connaissent pas le passé de la ville, et ont plutôt tendance à intégrer la dynamique actuelle, laquelle va apparemment dans le sens d'Antoine Maurice.

Stéphane Baumont, politologue toulousain

Selon les derniers sondages, plusieurs des plus grandes métropoles de France sont sous la menace d'un basculement, quel que soit son sens : c'est le cas de Bordeaux, Marseille, Lyon et peut-être même Lille.

Toulouse pourrait ne pas échapper à la règle.

 

(*) Ancien Maître de conférence à l'Université de Toulouse I, politologue et avocat, Stéphane Baumont a enseigné le droit constitutionnel et la sociologie politique. Auteur de nombreux ouvrages, dont plusieurs consacrés à la IVe République, il a su tirer parti de ses expériences professionnelles à l'Elysée et à Matignon, comme à l'Assemblée Nationale et au Sénat - ainsi que de ses mandats électifs en Lot-et-Garonne et dans le Gers - pour porter un regard d'expert sur la vie politique en France en général, et en Occitanie en particulier.

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